La brief éco. Flambée des métaux rares, le palladium écrase l’or
L’or n’est plus le métal précieux le plus cher. Le cours des métaux rares s’envole. Ils servent à la fabrication de nombreux produits de consommation courante à travers le monde.
Le cours des métaux rares s'envole. Des métaux qui sont utilisés pour la fabrication d'objets courants comme les smartphones. Le grand gagnant est le palladium qui fait partie du groupe du platine et du nickel. Il vient de franchir pour la première fois la barre des 1 500 dollars l’once (environ 1 300 euros). Une once est l’équivalent de 31 grammes. 1 300 euros l’once de palladium, cela fait 42 000 euros le kilogramme. Il dépasse désormais l’or, dont le lingot d’un kg coûte aujourd’hui 35 000 euros. C’est du jamais vu. En un an, le cours du palladium a gagné plus de 40%. Sur trois ans, il a flambé de 200%.
Tout ce qui est rare est cher
En période d’incertitudes politiques ou économiques, les investisseurs se reportent sur ce que l’on appelle des valeurs refuges, dont font partie les métaux précieux. Mais il y a surtout la célèbre équation : tout ce qui est rare est cher. C’est la loi du marché : la crainte d’une raréfaction de l’offre plane car le palladium est de plus en plus demandé. On l’utilise dans la fabrication des composants pour nos télephones intelligents (smartphones), les écrans, les tablettes, etc. Surtout, il sert à la fabrication des pots catalytiques pour les voitures essences et hybrides dont le marché est en pleine expansion pour remplacer le diesel. Plus les normes sont sévères dans l’automobile, plus le palladium s’impose pour filtrer les particules fines dans les pots d’échappements. Et ce n’est pas la forte croissance du besoin en auto de certains marchés comme la Chine qui va arranger la situation.
Revers de la médaille de notre politique environnementale
Un livre montre parfaitement ce phénomène (Prix du Livre d’Economie 2019). Il s’intitule : La guerre des métaux rares, la face cachée de la transition énergétique et numérique aux éditions Les liens qui libérent.L’auteur, Guillaume Pitron, journaliste au Monde Diplomatique, spécialise en géopolitique des matières premières, montre très bien comment, en nous émancipant des énergies fossiles, nous tombons dans cette dépendance aux métaux précieux.
Exploitation lointaine
Le palladium est extrait essentiellement de mines russes et sud-africaines. Mais les autres métaux rares utilisés pour la fabrication des télephones portables, des batteries de voitures (très difficiles à recycler) et les éoliennes, sont puisés dans les mines de Chine, du Congo ou du Brésil. Les populations locales sont les nouveaux soutiers des pays riches. L’Occident déplace sa pollution vers des pays peu regardants en matière d’environnement. Une facette de la transition énergétique trop peu évoquée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.