Le brief éco. Après 2016 dans le rouge, SFR reprend espoir
Après 138 millions d'euros de pertes en 2016, SFR connaît les premiers frémissements d'une amélioration du groupe de téléphonie mobile.
L’opérateur téléphonique SFR, filiale du groupe Altice, de l'homme d'affaires Patrick Drahi, a replongé dans le rouge l’an dernier. Mais le groupe ne désespère pas de remonter rapidement la pente.
SFR revient de loin. Le chemin de croix n’est pas terminé mais l’entreprise a des raisons d’espérer un avenir meilleur. En 2016, l'opérateur a affiché une perte de 138 millions d’euros, après un bénéfice de 680 millions en 2015. SFR a continué de perdre des abonnés : 512 000 sur les offres mobiles et 240 000 dans le fixe.
Un pas important a été franchi fin 2016
Entre le troisième et le quatrième trimestre, le groupe a regagné près de 140 000 abonnés. C'est peu, par rapport aux 700 000 perdus, mais c'est le signe des premiers effets de la reprise en main par Michel Combes, il y a deux ans. Michel Combes, ancien dirigeant d’Alcatel, que le patron d’Altice, Patrick Drahi, est allé débaucher à la tête d’Alstom.
Michel Combes a adopté une tratégie de redressement drastique chez SFR, avec notamment 5 000 suppressions d’emplois ; des réseaux de distributions qui doublonnaient dans certaines villes et qu’il a fallu réorganiser ; en redorant le blason d’un service client et de centres d’appels défaillants, entres autres.
Il y a toujours un décalage entre la prise de décision et les premiers effets ressentis par la clientèle, mais le travail commence à porter ses fruits.
Forfaits téléphoniques, contenus, et international
La stratégie repose sur le triptyque contenu-publicité-gratuité. C’est la réelle source de développement de la maison-mère Altice. Ce que Michel Combes appelle la stratégie du "Digital First", le numérique d’abord, et "le kiosque dans la poche", avec le rachat de L’Express, Libération, etc., près de 70 titres de presse offerts aux abonnés SFR.
Cela représente un laboratoire pour mieux comprendre les évolutions du secteur en France. Pour mieux appréhender, aussi, ce qui est en train de se développer aux Etats-Unis. Le marché américain n’est pas encore consolidé et permet à Patrick Drahi d’envisager d’autres rachats, malgré une dette qui atteint déjà 50 milliards d’euros. Une dette qui serait résorbable en dix ans.
En matière de régulation, les États-Unis permettent toutes les audaces à un opérateur qui veut inventer des contenus et les monétiser. Pas comme en Europe, encore moins en France, regrette-t-on chez SFR-Altice où l’on ose une comparaison à peine voilée à l’intention du CSA : c’est comme si l’autorité de tutelle de la grande distribution demandait à une enseigne de ne jamais changer les rayonnages de ses magasins. Autrement dit, trop de régulation tue la régulation, et freine l’innovation, au détriment du client final.
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