Le brief éco. Auchan fera-t-il un jour enseigne commune avec Carrefour ?

"Nous ne vendrons jamais Auchan." Cette déclaration dans les colonnes de La Voix du Nord samedi 2 octobre est signée Barthélémy Guislain, président de l’association familiale Mulliez (AFM), propriétaire d’Auchan. Le fondateur d’Auchan en personne, Gérard Mulliez, confie au quotidien régional être "révolté" à l’idée de laisser son empire se faire avaler par le grand concurrent Carrefour.

Non, c’est non… pour le rachat ou la fusion. En revanche, des rapprochements ne sont pas impossibles. Le président de l’AFM veut bien discuter alliance ou partenariat, "comme je l’ai toujours fait", dit-il. Une volonté d’ouverture de la part du groupe de distribution, conscient de ne plus pouvoir vivre dans un écosystème fermé. Il lui faut répondre aux enjeux du moment : la transition écologique, la numérisation, etc.

Mais en arrière-plan, il y a surtout la gouvernance de la structure. L’association familiale Mulliez est une galaxie familiale de quelque 800 cousins et petits-cousins qui se retrouvent à la tête de quelque 150 enseignes comme Décathlon, Boulanger, Leroy-Merlin, Kiabi… le tout sous le regard très attentif du patriarche, Gérard Mulliez, aujourd’hui âgé de 90 ans.

Un poids lourd de la grande distribution, mais à quel prix ?

Une entité commune, sans forcément parler de fusion, pèserait un peu plus de 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les doublons seraient évidents en termes de magasins et de structures communes. Il serait difficile d’éviter la casse sociale chez ce premier créateur d'emplois de France et huitième européen.

Mais les discussions existent. Les actionnaires familiaux d’Auchan ont pris langue avec Carrefour, dirigé par le jeune et très ambitieux Alexandre Bompard qui a pour l'instant raté le rachat de Casino mais réussi à marier la FNAC avec Darty, la culture avec l’électroménager. Une tout autre aventure qui n’était pas non plus gagnée d’avance.