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Le brief éco. Brexit : Macron, Monsieur bons offices

Emmanuel Macron et la Première ministre britannique, Theresa May, se retrouvent pour évoquer le Brexit qui suscite de vives inquiétudes. La rencontre est prévue vendredi 3 août au fort de Brégançon, dans le Var.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Theresa May, Premier ministre britannique (à gauche) et Emmanuel Macron, président de la République française (à droite), pendant le G7 à La Malbaie (Canada), le 8 juin 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Emmanuel Macron et la Première ministre britannique, Theresa May, se retrouvent vendredi 3 août dans la résidence d’été de la présidence de la République, le fort de Brégançon (Var). Au menu, bien sûr, le Brexit qui suscite de vives inquiétudes, y compris désormais au Royaume-Uni.

Cette rencontre de Bormes-les-Mimosas se fera à la demande de Theresa May qui fait actuellement la tournée des capitales européennes pour les convaincre d'influencer Bruxelles. L'occasion pour le président de la République de faire de ce moment un des épisodes clefs de son feuilleton européen, lui qui a placé son mandat sous la reconquête, pour ne pas dire la reconstruction, de l’Europe.

Pas de déclaration officielle

On sait d’ores et déjà qu’il n’y aura pas de déclaration officielle après ce tête-à-tête. A l’Elysée, on explique qu’il est hors de question de se substituer au processus de négociations piloté par Michel Barnier, chargé par Bruxelles de discuter avec Londres. Ces négociations piétinent depuis des mois alors que les deux parties sont censées parvenir à un accord d’ici à la mi-octobre pour organiser le divorce. Le président de la République française va se placer en intermédiaire incontournable, un peu comme le sauveur de dernière minute d’un accord de plus en plus improbable à l’heure où nous parlons. Un accord qui serait interprété comme un "ouf" de soulagement par la communauté internationale, y compris dans le camp britannique, convaincus des effets dévastateurs d’un Brexit sans accord.

Effets indésirables

Les effets négatifs se font déjà sentir de l’autre côté de la Manche, à commencer par la chute de la Livre sterling. Pour la première fois depuis septembre 2017, la devise britannique est récemment tombée en dessous de la barre symbolique d’1,30 face au dollar, au plus bas depuis dix mois. Première conséquence visible : tout ce qui est importé au Royaume-Uni est de plus en plus cher car le dollar est plus fort que la Livre sterling. Les Britanniques y sont perdants en termes de pouvoir d’achat.

Pas mieux du côté des entreprises

Les investisseurs hésitent, les chefs d’entreprise n’investissent plus, ou beaucoup moins. Dans le doute, ils s’abstiennent. C’est un vrai souci pour ce que l’on appelle les entreprises transnationales qui se sont développées avec la mondialisation de l’économie. Des entreprises implantées dans différents pays et dont chaque usine a parfois des productions spécifiques pour la fabrication d’un seul produit final. Le fait de remettre des frontières et des barrières commerciales, comme cela pourrait être le cas avec le Brexit, casserait ces chaînes de production. Plus qu'uniquement britannique, le Brexit est une vraie crise européenne. L'occasion pour le président de la République, Emmanuel Macron, de jouer les "Monsieur bons offices" pour éviter un "no deal" (pas d'arrangement). Mais pas à n'importe quel prix.

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