Le brief éco. Coronavirus : face à la tourmente, faut-il fermer les Bourses ?
Depuis le début de la crise du coronavirus, les marchés financiers s'effondrent, et certains plaident pour un arrêt des cotations et une fermeture temporaire des places boursières.
Depuis le début de la crise du coronavirus, les marchés sont à l’heure des montagnes russes. −12% jeudi dernier pour le CAC40, plus forte baisse quotidienne de son histoire,−13% ce lundi pour le Dow Jones, du jamais vu depuis le krach de 1987. Et quand ça semble repartir à la hausse, pas sûr que cela tienne jusqu’à la clôture. D’où cette idée qui fait son chemin : pourquoi ne pas carrément débrancher les Bourses quand tout part en vrille. Au moins, ça calmerait les esprits.
La Bourse de Manille a tiré le rideau jusqu’à nouvel ordre, par exemple. Et il y a déjà eu des fermetures de Bourses dans l’Histoire mais c’est extrêmement rare. Il faut par exemple remonter à la guerre de 1914-1918 pendant laquelle la Bourse de New York avait fermé plus de quatre mois. Plus proche de nous, au moment des attentats du 11-Septembre, en 2001, Wall Street avait dû fermer 4 jours, plus pour des raisons de sécurité que de débandade généralisée. Et puis chez nous, en France, l’élection de François Mitterrand, le 10 mai 1981, avait provoqué une fermeture partielle de la Bourse de Paris ; partielle puisqu’une quinzaine de valeurs n’avaient pas pu être cotées.
Un effet plus psychologique qu’autre chose
Les pro-fermeture estiment que la chute actuelle des marchés est tellement violente qu’elle alimente l’anxiété ambiante. Alors que pour les autres, les fermer enverrait un signal tellement négatif que cela découragerait les gens d’investir en actions. Mais de l’avis général, bloquer le marché reviendrait à casser le thermomètre sans vraiment faire baisser la fièvre.
Depuis quelques années, les grandes Bourses mondiales ont mis en place des systèmes de coupe-circuits qui suspendent momentanément les échanges en cas de panique, comme c’est encore arrivé lundi à New York.
Interrogé sur la question, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a dissipé les doutes affirmant que les marchés resteraient ouverts. Au même moment, les indices américains repartaient à la hausse, comme rassurés par la nouvelle et l’annonce d’autres mesures de soutien à l’économie. Rassurés, du moins pour l’instant.
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