Le brief éco. Faillite de WOW Air : une malédiction sur les compagnies aériennes à bas coûts ?

La compagnie aérienne islandaise WOW Air cesse ses activités jeudi 28 mars et c'est un peu la malédiction qui s'abat sur les compagnies à bas coûts en Europe. Après Germania en février, la liquidation de la compagnie belge VLM, le dépôt de bilan pour la danoise Primera Air, la cessation d'activité brutale de la chypriote Colbalt, WOW Air spécialisée dans les vols long-courriers se met elle aussi en faillite, cloue au sol tous ses avions et ses passagers invités à se tourner vers d'autres compagnies.

En 2018, une dizaine de compagnie à coûts réduits a mis la clef sous la porte. Jusqu'à hier, WOW Air transportait plus du tiers des voyageurs en Islande. Elle était devenue l'une des compagnies offrant des vols transatlatiques à très bon marché (300 euros l'aller-retour).   

WOW Air a été créé en 2011 par un homme d'affaires islandais venu des nouvelles technologies. Elle s'est progressivement imposée avec ses Airbus A320 sur une dizaine de destinations vers les Etats-Unis. Mais la compagnie rencontre des difficultés financières depuis plusieurs mois. Elle affiche aujourd'hui une perte de 42 millions d'euros et ne trouve aucun partenaire financier, aucun investisseur pour renflouer les caisses. Même les fonds américains ne veulent pas y aller.    

La remise en question d’un modèle économique ? 

Ce nouveau cas impose une sérieuse réflexion, notamment sur la politique des prix sans toucher le client final qui s'est habitué aux tarifs toujours moins chers. Nous avons connu la même problématique dans la télephonie mobile. Souvenez-vous de l'arrivée de Free et ses prix cassés qui a entraîné une sérieuse remise en question des autres opérateurs avec les licenciements à la clef.

Dix compagnies à bas coût clouées au sol l'année dernière, le chiffre est parlant. Il n'y a pas que la flambée des prix du pétrole. C'est une des causes sérieuses, certes, mais pas unique. Le secteur est très atomisé, peu concentré, avec une multitude d'acteurs. Et puis il faut faire face aux nouvelles filiales à coûts réduits des grands opérateurs historiques et des pavillons nationaux. WOW Air n'est certainement pas la dernière sur la liste des victimes.