Le brief éco. Introduction réussie de Snapchat à Wall Street. Et après ?
Snap, maison mère de Snapchat, a réussi son entrée à la bourse de New York. Introduit à 17 dollars, le titre a terminé la journée sur une hausse de plus de 40% à 25 dollars. Mais attention à l'avenir, d'autres s'y sont cassé les dents.
L'introduction en bourse est réussie pour Snap, la maison-mère de la messagerie mobile Snapchat, jeudi 2 mars, à New York. Introduit à 17 dollars, le titre a terminé la journée sur une hausse de plus de 40 % à 25 dollars. À surveiller de près car l’aventure a parfois tourné court pour d’autres entreprises du même genre.
Snapchat, c’est cette messagerie devenue en quelques années un véritable phénomène de société, avec ses messages qui disparaissent après avoir été lus, et ses filtres photographiques. Cette introduction en bourse va servir de cas d'école, car l’entreprise n’a jamais gagné d’argent depuis sa création, en 2011. Elle n’est toujours pas rentable malgré ses 160 millions d'utilisateurs quotidiens.
Or, l’introduction en bourse à 17 dollars l’action et qui a terminé à 24 dollars (200 millions de titres mis sur le marché), permet de valoriser l’entreprise à quelque 35 milliards de dollars. C’est plus de deux fois la capitalisation du concurrent Twitter. C'est aussi la plus importante introduction d'une valeur technologique depuis Facebook en 2012 et le chinois Alibaba en 2014.
Un précédent, Twitter, incite à la prudence
La vraie question est celle de la viabilité du modèle économique de cette messagerie. Snap dit pouvoir générer des revenus durables grâce à la publicité sur la tranche d’âge très prisée des 18-34 ans, mais reconnaît ne pas détenir la recette pour élargir ce public. Snap, qui s’est déjà diversifié dans les lunettes connectées vendues dans les distributeurs automatiques, veut maintenant "réinventer" la caméra ! Mais est-ce un argument ?
Enfin, certains analystes doutent de la valorisation de Snap à 35 milliards de dollars. Selon eux, la société ne vaudrait pas plus de 500 millions de dollars, signe que le marché est complètement déconnecté de la réalité. On se souvient de la dégringolade de Twitter, entré en bourse en 2013 à 26 dollars l’action, avant de monter quelques années plus tard à 70 dollars pour, finalement, n’en plus valoir que 16 aujourd’hui.
La bourse n'est pas une fin en soi
Tout le monde regarde avec attention plusieurs autres aventures du net comme Uber, Airbnb, la plateforme de stockage de données en ligne Dropbox. Leurs dirigeants s’interrogent, mais pour l’instant leurs besoins financiers sont largement couverts par des promoteurs privés. Par ailleurs, certains rencontrent quelques problèmes réglementaires ou d’image, comme la société de VTC Uber, de nature à refroidir les investisseurs. Pour certains, il est urgent d’attendre pour entrer en bourse où, contrairement aux idées reçues, tous les risques ne sont pas permis.
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