Le brief éco. Jacques Chirac, quel bilan économique ?
Quel bilan économique peut-on tirer des années Jacques Chirac, en poste à l’Elysée de 1995 à 2007 ? Douze ans de pouvoir dans une conjoncture plutôt difficile.
Jacques Chirac, en poste à l’Elysée de 1995 à 2007 a exercé 12 ans de pouvoir dans une conjoncture plutôt difficile. Son bilan économique : inefficace.
Un indicateur est mauvais en France à l’époque : celui de l’emploi. Le chômage sévit pratiquement sans discontinuer depuis les années 70. Lorsque Jacques Chirac accède à l’Elysée en 1995, le taux de chômage approche les 10% de la population active. D'où la "lutte contre la fracture sociale" vendue pendant la campagne électorale. Ce cheval de bataille lui collera à la peau tout au long de son mandat sans qu’il ne trouve de solution. La bataille de l’emploi ne sera jamais gagnée. Le chef de l’Etat parlera d'ailleurs de "remord permanent."
Un président réformateur ?
Jacques Chirac ne laissera pas l’image d’un chef d’Etat réformateur, loin s’en faut. Il y a l’échec de la réforme des régimes spéciaux de retraites qui plombe le début du septennat. Deux millions de personnes dans la rue et un recul fracassant deux ans avant la dissolution de l’Assemblée nationale, le retour de la gauche au gouvernement. C'est la cohabitation avec Lionel Jospin en 1997. Arrive alors la période des promesses non tenues, faute de croissance économique suffisante : deux engagements de campagne feront "pschitt !" : la baisse des impôts de 30%, et la réduction de la dette. L’engagement pris en 1995 de réduire l'endettement de l'État n’est pas tenu. La dette monte de près de 10% au cours des deux mandats, passant, grosso modo, de 55% du PIB en 1995 à 65% en 2006. Les investissements ne suivent pas, l’économie ne décolle pas.
Jacques Chirac, président du passage à l’euro
On l’oublie souvent : Jacques Chirac sera le président du passage à la monnaie unique. Avec un paradoxe : élu sur le thème de la réduction de la fracture sociale, Jacques Chirac va être rapidement obligé de mettre la France sur la route de Maastricht, et des fameux critères de convergence, pour permettre l’adoption de l’euro. Arrive alors le temps de la rigueur, ou de l'austérité (le débat existe déjà à l'époque) : hausse des impôts, la TVA augmente de 2%, l'impôt sur les sociétés passe de 33 à 37%, et l'ISF flambe de 10%. Le bilan est mitigé sur le plan économique. Nous resterons sur l’image du pragmatisme, avec un chef qui suit l'air du temps. Du Premier ministre de droite libérale au président de la République transformé en radical-socialiste. Finalement, le "radsoc" des origines. Pas de réforme en profondeur, promesses non tenues sur le plan fiscal... in fine, un certain immobilisme sur le plan économique.
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