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Le brief éco : Nouveau report et surcoûts en vue pour l’EPR de Flamanville

Nouvel épisode dans le feuilleton EPR, le réacteur nucléaire nouvelle génération, construit par EDF. La centrale de Flamanville, en Normandie, va probablement connaître un nouveau retard à l’allumage. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le réacteur EPR Flamanville (Manche) encore une fois retardé pour sa mise en fonction.   (DELPHINE SIMON / RADIO FRANCE)

Construit par EDF, l'EPR, le réacteur nucléaire nouvelle génération à Flamanville, en Normandie, va probablement connaître un nouveau retard pour sa mise en fonctions.

EDF aimerait certainement effacer de son livre de bord les dernières 48 heures. Mercredi 10 avril, la Finlande annonçait que le chargement du combustible dans son réacteur, construit par la France, a pris trois mois de retard supplémentaires et ne devrait plus intervenir avant la fin août 2019 (l’EPR finlandais devait initialement être mis en service en… 2009). Hier, en France, ce sont les experts de l’Autorité de sûreté nucléaire qui sont entrés dans la danse en affirmant que des soudures du nouveau réacteur de Flamanville (Manche), actuellement en chantier, ne convenaient pas aux normes de sécurité. Huit de ces soudures poseraient problème. Pas de chance, elles sont situées dans la grosse structure de béton qui doit retenir les éléments radioactifs en cas d’accident.  

EDF va devoir engager des travaux assez lourds

Pour l’instant, ce n’est qu’un avis rendu par les experts de l’Autorité de sûreté Nucléaire sur des documents fournis par EDF. L’électricien affirme depuis le mois de juillet, tests à l’appui, que les soudures en question ne posent pas de problèmes de sûreté, mais les experts préfèrent réclamer des travaux. C’est sur la base de cet avis que l’ASN prendra prochainement sa décision. EDF reconnaît que ces derniers développements "pourraient impacter le calendrier de mise en service et le coût de construction de Flamanville". Allongement de calendrier et nouveau surcoût : l’issue ne fait aucun doute.

Enième report qui pose question sur le plan industriel mais aussi politique

Un report important compliquerait la prise de décision du gouvernement pour la construction d’autres EPR en France. Le calendrier joue, par exemple, dans la fermeture de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) programmée en 2022. Matignon veut disposer d’ici mi-2021 des informations nécessaires pour se décider. Rapidement résumé : l’EPR de Flamanville accuse déjà près de huit ans de retard et le coût initial a triplé pour approcher les 11 milliards d’euros. Sans parler des EPR commandés par la Chine (celui de Taischan fonctionne déjà). Il y a aussi Hinkley Point en Grande-Bretagne, mais il accuse un surcoût proche de deux milliards d’euros, l’Inde, et puis les discussions en cours avec la Pologne et la République Tchèque. Chez EDF on croise les doigts.  

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