Le brief éco. Obligations vertes, investissement utile
Le sommet du G20 en Chine s'est terminé lundi. François Hollande a confirmé le lancement des premières "obligations vertes" en France, dès 2017.
C'est une première à ce niveau en France. Lors du G20 en Chine, François Hollande a confirmé dimanche 4 septembre la naissance des "obligations vertes". Ces produits financiers serviront à financer des projets à vocation environnementale. Voilà une initiative qui matérialise et qui donne du sens à tous les grands sommets internationaux, dont le G20, souvent abscons dans l’esprit de l’opinion. Elle participe aussi à concrétiser les grands engagements pris lors de la COP21 en faveur du climat.
Attirer de nouveaux investisseurs et valoriser la politique environnementale des entreprises
Les "obligations vertes" - "green bonds" en anglais - vont permettre de régler en partie la question du financement des grands projets verts et écolo-compatibles. Elles reçoivent également le soutien d’associations militantes comme la WWF, démontrant ainsi que lorsque la finance est utilisée intelligemment, elle fait consensus.
Les "green bonds" sont des emprunts financiers émis sur le marché. Une organisation, une entreprise ou un pays lancent un emprunt, financé par des investisseurs. Le gouvernement estime que 6 à 9 milliards d’euros pourraient être rapidement levés, sous réserve des conditions de marché.
Toutes les modalités techniques de ce produit ne sont pas encore connues. Il en sera question à l’automne lors de la préparation du projet de finances 2017. Mais Paris entend bien faire de ces "green bonds" un standard mondial.
Réorienter l'épargne des Français ?
En réalité, ces "obligations vertes" existent déjà. Pour l’instant, ce sont essentiellement les entreprises qui y ont recours. Ces emprunts sont très prisés par les investisseurs mondiaux : plus de 40 milliards d’euros ont été levés l’année dernière et le marché est en forte croissance.
Pour les entreprises, ce système permet d’attirer de nouveaux investisseurs et de valoriser leur politique environnementale. Il permet également de passer par les banques pour lever de l’argent frais rapidement et à des niveaux supérieurs.
Un marché en pleine croissance
Dans le projet annoncé par François Hollande dimanche, c’est l’État qui empruntera directement auprès du marché en créant ces obligations. Dans quelle mesure les particuliers auront-ils accès à ces produits ? On en saura plus au moment du projet de loi de finances 2017.
Si ces obligations vertes sont accompagnées d’une fiscalité avantageuse, elles pourraient également être intéressantes sur le plan de la réorientation de l’épargne : les Français disposent aujourd’hui d’un bas de laine conséquent, qui dans bien des cas n'est pas utilisé de manière optimale.
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