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Le Brief éco. Projet de rachat de Suez par Veolia : le patron de Suez dit non

Le ton se durcit dans le feuilleton Veolia-Suez. Veolia veut racheter son rival pour créer un géant mondial du traitement de l’eau et des déchets mais Suez n’entend pas se faire manger. Bertrand Camus, son patron, le fait savoir en des termes très fermes.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Bertrand Camus, le PDG de Suez. (ERIC PIERMONT / AFP)

Opération "aberrante pour Suez et funeste pour la France". C’est ce que clame le directeur général de Suez dans les colonnes du Figaro Economie lundi 7 septembre. Bertrand Camus dénonce une opération financière "opportuniste avec une démarche baroque" qui sous-valorise l’entreprise. "Une tentative de déstabilisation majeure d’une société phare de notre pays". Le reste de l'entretien est sur le même ton. 

Créer un géant mondial de la transition écologique

Le groupe français Veolia veut mettre la main sur son concurrent en rachetant au groupe Engie 30% de sa participation dans Suez pour trois milliards d’euros. Veolia lancerait ensuite une opération de rachat de l’intégralité du capital de Suez pour 10 milliards d'euros. L'objectif est de créer un nouveau géant mondial de la transition écologique. Mais Suez n’entend pas se laisser faire et ses dirigeants organisent la contre-offensive. Ils cherchent des partenaires, des alliés, pour faire face à l'assaillant qui est également français. Le patron de Suez rejette tout dialogue avec celui de Veolia, Antoine Frérot, estimant qu’il a trop de divergences avec lui sur l’avenir des deux groupes.

L’Etat a son mot à dire

L’Etat détient 24% d'Engie, actionnaire de Suez. Il surveille donc de très près cette opération. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire insiste : que ce soit l’offre de Veolia, ou d’éventuelles offres concurrentes, toutes seront examinées avec la même équité. L’objectif est de sauvegarder les emplois et de faire en sorte que Suez conserve un actionnaire majoritaire français.

Le grand public commence à découvrir ce feuilleton qui n'en est qu'à ses débuts. Nous ne sommes que dans les premiers épisodes. La bataille capitalistique du traitement de l’eau et des déchets apparaît au grand jour. Il s'agit d'un enjeu mondial mais reste à savoir si le simple effet de taille est suffisant dans ce genre d'affaire.

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