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Le brief éco. Retard dans les négociations sur le Brexit, le temps n’est pas perdu pour tout le monde

Le Parlement européen vient de déplorer l’insuffisance de progrès dans les tractations sur le Brexit. Les négociations autour du Brexit piétinent entre Londres et l'Union européenne.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michel Barnier, négociateur en chef de la Commission européenne pour le Brexit, au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin), le 3 octobre 2017. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Les négociations autour du Brexit piétinent entre Londres et l’Union européenne. Mardi 3 octobre, le Parlement européen a déploré l’insuffisance de progrès dans les tractations. Quant au négociateur, Michel Barnier, il estime que l’on ne peut pas passer à une nouvelle phase de discussion. Visiblement, ce temps n’est pas perdu pour tout le monde.

Quelle capitale européenne profitera au mieux de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe pour attirer les entreprises de la finance et les emplois qui vont avec ? L’objectif est d’être prêt dès le premier jour du Brexit. Tout le monde se met en ordre de bataille pour une raison bien simple : la sortie du Royaume-Uni du marché unique impliquera, de fait, la perte du passeport financier européen qui permet aux grandes banques internationales de proposer leurs services, dans l’ensemble de l’Europe, depuis le Royaume-Uni. La perte de ce passeport, pour les banquiers et les financiers installés à Londres, c’est un peu comme la perte de la Licence IV pour le bistrot du coin : pas de licence, pas d’activité.  

Paris en remet une couche 

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire et les principaux représentants de l’industrie financière française, mettent en musique de nouvelles actions pour faire de Paris la première place financière d’Europe continentale. De nouvelles mesures vont voir le jour comme la simplification des services financiers, au cas par cas, quand cela sera possible. Une série d’exemptions qui fait naître les critiques, comme le fait d’abroger une extension prévue en 2018 de la taxe sur les transactions financières. Beaucoup moins sensible en revanche : en juillet dernier, la région Île-de-France a annoncé l’ouverture de trois lycées internationaux supplémentaires d’ici 2020. Cela commence à porter ses fruits. La banque américaine Citigroup vient de demander une licence en France pour ses activités de marchés ; Bank of America cherche à louer des bureaux supplémentaires à Paris, etc.  

Difficile prévisions 

Est-il est réellement facile de tabler sur des délocalisations massives et rapides de Londres vers le Continent ? Les avis sont partagés. Si l’on écoute le patron du groupe de lobbying en faveur du Luxembourg, la place luxembourgeoise peut espérer récupérer au mieux 3 000 emplois dans les deux ans. Ce qui semble bien peu par rapport à la capacité d’attractivité du Luxembourg dans le cœur des financiers. C’est là-bas, en effet, que beaucoup de choses se passent. Qu’en sera-t-il pour Paris ? Les charges salariales élevées et l’instabilité fiscales sont régulièrement invoquées par les banquiers comme des handicaps de la capitale française par rapport à d’autres grandes places financières comme Francfort ou Dublin. Paris-Europlace – qui défend les intérêts de la plateforme parisienne – et le gouvernement ont beau déployer le tapis rouge aux professionnels de la City, la compétition reste rude et le pari semble encore loin d’être gagné.

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