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Le brief éco. Retraites : des annonces mais encore des zones d’ombre

Les annonces du président de la République, Emmanuel Macron, sur les retraites resteront l’un des points forts de son intervention devant la presse, jeudi, à l'Elysée. On y voit plus clair sur les intentions du chef de l’Etat, mais quelques interrogations demeurent.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président de la République Emmanuel Marcon lors de sa conférence de presse à l'Elysée, le 25 avril 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les annonces sur les retraites resteront l’un des points forts de l'intervention d'Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, jeudi 25 avril, à l'Elysée. Toutefois, quelques interrogations demeurent.

D'abord l’âge légal de départ à la retraite. Emmanuel Macron s'y était engagé : on maintient 62 ans, avec possibilité de cotiser plus longtemps. Le chef de l'Etat a tranché, tant pis pour ceux qui, de la droite au Medef en passant par Bercy, voyaient dans les mesures d’âge un moyen d’équilibrer les comptes ou de dégager des marges de manœuvres pour financer la dépendance. Ensuite, la réindexation des pensions sur l’inflation : les retraites de moins de 2 000 euros seront réalignées sur la hausse des prix à partir du 1er janvier 2020, et au 1er janvier 2021 pour toutes les autres. Avec une inflation d'1,2%, on peut estimer entre 14 et 20 euros le gain de pouvoir d'achat par mois. Pour 2020, le dispositif devrait coûter à l'Etat un milliard 400 millions d’euros, trois milliards à partir de 2021.

Minimum garanti pour les retraités

C'est ce que l'on appelle le "minimum contributif" garanti à celles et ceux qui ont réalisé une carrière complète mais ont cotisé sur de petits salaires et partent donc avec une pension modeste. Ce filet de sécurité est actuellement de 700 euros, Emmanuel Macron veut que la retraite minimale quand on a travaillé toute sa vie soit de 1 000 euros.

Financement

Le président de la République ne s’est pas risqué au chiffrage. Bercy devra faire tourner ses ordinateurs et le gouvernement mettre en œuvre. Une chose est sûre : sans toucher aux 35 heures, ni au nombre de jours fériés dans l’année, il faudra travailler davantage. Comment ? Matignon est invité à réfléchir à un système de décote : un allongement de la durée de cotisation tout en laissant le libre choix de l’âge du départ à la retraite. Sur la base du volontariat, nous pourrons donc travailler plus longtemps. Zone d’ombre : quid de la CSG imposée sur les pensions supérieures à 2 000 euros ? Aucun mot du chef de l’Etat sur ce point, ce qui veut dire qu’elle est maintenue.

En résumé, le président de la République s’est engagé sur des points critiques, réclamés par les Français dans le cadre du grand débat national, mais des points concrets sur la mise en œuvre restent à préciser. Emmanuel Macron tient le cap fixé en arrondissant les angles. Reste à savoir si ce pragmatisme présidentiel suffira à calmer la colère sur la longueur.

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