Le brief éco. Salon de l’Automobile, Genève à l’heure du Brexit
La voiture autonome sera le thème principal du Salon de l’automobile de Genève qui sera ouvert au public vendredi. On y parlera également Brexit.
Le Salon de l’automobile de Genève se tient à partir de cette semaine. La presse internationale y sera accueillie dès mardi 5 mars. Un rendez-vous placé sous le signe de la voiture électrique et autonome, mais aussi dans l’attente du Brexit programmé pour le 29 mars.
Un Brexit sans accord avec Bruxelles serait un scénario catastrophe pour le secteur. Pour la simple et bonne raison que les marchés britannique et européen de l’automobile sont interdépendants. Le marché auto britannique est très intégré au marché européen en ce sens où la production britannique de véhicules légers est exportée à 80% vers le continent. Et pour produire ces véhicules, le Royaume-Uni importe près de 60% de la valeur (matériaux, services, etc).
Taxes assassines
En cas de Brexit dur – sans accord avec Bruxelles – les taxes augmenteraient considérablement le prix de fabrication des voitures. Des droits de douanes de 10 à 15% frapperaient les pièces détachées et autres composants à l’entrée et à la sortie du Royaume-Uni. Autrement dit, produire de l’autre côté de la Manche ne génèrerait pratiquement plus, voire plus du tout, de profits pour les constructeurs. Quand tout va bien, les marges de l’industrie automobile (ce que les constructeurs gagnent sur la vente) est de 5%. Donc 10% de taxe annulerait ce profit.
Effets sur l’emploi
L’industrie auto est très importante pour l’économie britannique. Le secteur emploie directement plus de 160 000 personnes. Des régions entières vivent de l’automobile et de la sous-traitance. Le marché britannique de voitures particulières est aujourd’hui d’environ 2 300 000 immatriculations annuelles (chiffres 2018). C’est le deuxième marché en Europe derrière l’Allemagne mais devant la France et l’Italie. Une chute du marché britannique toucherait de plein fouet les constructeurs européens qui y sont implantés, au premier rang desquels les groupes allemands dont le Royaume-Uni représente le premier marché d’exportation.
Certains constructeurs ont commencé à réagir
Le japonais Honda a récemment annoncé la fermeture de son usine de Swindon (sud-ouest). De son côté, Jaguar Land-Rover a déjà prévu de supprimer 4 500 emplois, soit plus de 10% de ses effectifs en Grande-Bretagne. Nissan, Opel ou Ford ne cachent pas qu’ils ont dans les tiroirs un plan B en cas de Brexit dur. L’effet le plus probable est qu’une chute de la livre sterling ne pousse les constructeurs à augmenter fortement les prix pour maintenir leurs marges bénéficiaires, ce qui entraînerait automatiquement un effondrement du marché britannique. Ambiance.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.