Le brief éco. Vaccins contre le Covid-19 : la lourde chaîne logistique industrielle
La campagne de vaccination devrait s’accélérer avec la livraison des doses, a annoncé Emmanuel Macron mercredi. L'un des principaux freins est la complexité des chaînes de production, a précisé la ministre de l'Industrie.
La France se verra livrer environ huit millions de doses du vaccin Johnson&Johnson d’ici fin juin avec déjà 500 000 doses assurées en avril. Le sérum du laboratoire américain est le quatrième à être approuvé en Europe. 47 millions de doses des trois autres vaccins seront livrées aux autorités françaises entre avril et juin.
Parmi ceux qui bénéficient d’un feu vert de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le Janssen est le premier à ne nécessiter qu’une seule injection au lieu de deux. Il présente donc plusieurs avantages sur le plan économique, même si l’aspect sanitaire reste la priorité des autorités : il peut être stocké dans un réfrigérateur classique, ce qui n’est pas le cas de ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna.
Spoutnik V, un long processus industriel
Actuellement évalué par l’agence européenne du médicament, Spoutnik V suscite la division au sein des 27 pays membres de l’UE. Certains accusent Moscou et Pékin d’utiliser ce vaccin comme outil de propagande. L’Allemagne est prête à utiliser le vaccin russe mais à condition d’avoir le feu vert de l’Agence européenne du médicament.
En réalité, comme l’explique Agnès Pannier-Runacher, pour pouvoir livrer les millions de doses promises, il faut mettre en place des chaînes de production plus complexes. Spoutnik V utilise comme support deux adénovirus contre un seul pour le vaccin américain de Johnson & Johnson, ce qui double les ennuis en termes de production. Selon la ministre de l'Industrie, il faudrait quatre à cinq mois pour réaliser les étapes de mise en flacon et de conditionnement. On voit donc que la gestion industrielle technique et logistique pèse aussi, et lourdement, sur la stratégie vaccinale.
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