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Les grandes banques européennes sous surveillance de la BCE : les clients doivent-ils s'inquiéter ?

La hausse des taux d’intérêt et les perspectives de croissance faible pourraient compliquer la capacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes. La Banque centrale européenne veut donc tester la résistance des créanciers.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
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La Banque centrale européenne, à Francfort (Allemagne). (BORIS ROESSLER / DPA)

La Banque centrale européenne s’apprête à renforcer la surveillance des grandes banques commerciales dans la zone euro. La BCE veut vérifier leur capacité à gérer les risques de crédit dans un climat international tendu. Les clients des banques doivent-il s’en inquiéter ?

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Ce genre d’annonce suscite toujours des inquiétudes dans l’opinion publique mais pour l’heure, aucun risque de banqueroute n’est à l’ordre du jour: La clientèle particulière peut être rassurée, des garde-fous existent. En réalité la surveillance rapprochée des banques par la BCE est destinée à tester le seuil de résistance des établissements financiers dans certains secteurs particulièrement exposés. 

Le secteur immobilier très exposé au risque

La hausse des taux d’intérêt et les perspectives de croissance faible – pour ne pas parler de récession – pourraient compliquer la capacité des emprunteurs à rembourser leurs dettes. C’est cela qui pèse sur les établissements financiers. Car le premier métier d’une banque c’est de vendre du crédit et de gagner de l’argent sur les intérêts de remboursement. Si la machine s’enraye passé un certain seuil, cela devient problématique. D’où les stress-tests que les autorités de régulation font subir régulièrement aux banques commerciales pour mesurer leur résistance. C’est le même principe que le crash-test qu’un constructeur automobile fait subir à leurs modèles pour en vérifier la solidité et la sécurité. Dans le cas des banques, on les confronte à des tas d’indicateurs négatifs et on observe leurs réactions.

Le secteur immobilier est l’un des principaux exposés. Selon la Banque centrale européenne, la hausse des taux couplée à l’augmentation des coûts de fabrication due à l’envolée du prix des matières premières devraient affecter défavorablement le marché de l’immobilier commercial, notamment le secteur des bureaux qui est déjà touché par l’évolution des pratiques de travail suite à la pandémie.

L’autre point que la BCE regarde de très près depuis son siège de Francfort, c’est la hausse des coûts de financement à laquelle les banques doivent elles aussi faire face. Tout cela se chiffre en milliards de dollars. Donc, pour l’instant, pas d’inquiétude mais une surveillance accrue pour éviter les sorties de route… Et surtout les banqueroutes.

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