Les salariés d'ADP, derniers à obtenir une "prime JO"

La menace d'une grève s'est donc envolée dans les aéroports. Les négociations ont abouti à une prime uniforme pour tout le personnel, réclamée depuis plus d'un an par les syndicats.
Article rédigé par franceinfo - Claire Sergent
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le groupe ADP a accepté le 16 juillet 2024 de verser une prime uniforme à ces salariés mobilisés pendant les JO 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Il n’y aura pas de grève dans les aéroports parisiens mercredi 17 juillet. Le préavis a été levé mardi par les syndicats qui ont obtenu des primes pour les JO. Ils étaient les derniers à ne pas en avoir reçu l’engagement. On a suivi les négociations, pour la SNCF, la RATP, récemment on apprenait également que les pompiers mobilisés obtiendraient des primes, tout comme les policiers, les gendarmes, les militaires, et les quelques 100 000 fonctionnaires dédiés à ces Jeux. Tous ont obtenu des primes, les montants varient mais tous ont cet engagement ferme pour cet été. 

Il restait les quelques 6 000 salariés d’ADP (ex-Aéroports de Paris), et depuis mardi après-midi c’est chose faite. La direction a annoncé "un accord prévoyant le versement d'une prime uniforme pour chacun des collaborateurs d'ADP SA". "Uniforme" est le mot important parce que cela fait plus d’un an que les syndicats revendiquent un accord global, incluant tous les employés du groupe, pas seulement ceux en contact avec le public. Or Marie-Anne Donsimoni de la CFDT d’ADP rappelle que, comme il n’y avait pas assez de personnels pour couvrir les Jeux, la direction a fait appel aux volontaires. 1 500 salariés ont répondu présents, des employés qui vont être affectés ailleurs, qui vont forcément délaisser les tâches qu’ils occupent normalement. Elle estime donc que la surcharge de travail concerne tout le monde sans exception 

Il a fallu trois préavis de grève pour faire changer d’avis la direction et surtout l’union des syndicats. Ils ont tous œuvré ensemble et pesé pour être finalement entendus, on sait combien l’union est difficile en ce moment. Mais à chaque fois la logique est la même :  vous renoncez à vos vacances, vous faites des heures supplémentaires, vous travaillez de nuit, ce qui mérite une compensation. 

Quel coût pour les finances publiques ?

Forcément on se pose la question de savoir quel coût vont avoir ces primes, notamment pour les finances publiques. C’est vrai que quand on reprend la liste énoncée plus haut, ça fait du monde, même si, par exemple, ADP, la RATP, la SNCF sont des entreprises autonomes. Elles sont certes détenues par l’État mais ce n’est pas lui qui va verser directement les primes. Mais on peut aussi se dire que si ces entreprises versent des primes importantes, ça aura un effet sur leur résultat et sur les dividendes qu’elles devraient verser à l’État, donc d’une certaine façon c’est un peu l’État qui paie la facture.

Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asterès qui a étudié de près le coût des Jeux olympiques, relativise celui des primes. Près de 100 000 fonctionnaires seront directement mobilisés pour les JO, c’est ce qu’avait indiqué, le ministère de la Fonction publique fin avril. Sylvain Bersinger prend une prime moyenne de 100 000 euros, ce qui fait un coût de 100 millions. Il souligne que 100 millions ou même plus, c’est loin de bouleverser l’équilibre du budget global des JO qui est de 9,5 milliards d'euros.

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