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Parité euro-dollar : les gagnants et les perdants

L’euro continue de baisser. Il se rapproche d’une parité parfaite avec le dollar : un euro vaut un dollar. On n’a pas connu une telle situation depuis vingt ans. Qui va en profiter ? 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un billet de 100€ et un billet de 100$. (ZHENG HUANSONG / XINHUA)

Pour les touristes étrangers, américains notamment, qui viennent en France et qui ont des dollars en poche, l’euro qui continue de baisser, c'est une bonne nouvelle. Avec la même somme, ils peuvent s’acheter plus de choses qu’il y a quelques mois. Cela peut les inciter à revenir dans l’Hexagone et favoriser ainsi la reprise du tourisme. En revanche, si c’est vous, qui voyagez cet été aux États-Unis, vous allez payer un peu plus cher et serez donc perdants.

Par ailleurs, un euro qui baisse, c’est bien pour les entreprises qui exportent, pour toutes celles qui font une grande partie de leur chiffre à l’international en dollars. C’est le cas de l’aéronautique. Airbus, par exemple, qui produit des avions en Europe et les vend partout dans le monde, aux Chinois notamment. Mais c’est aussi un  coup de pouce pour l’agroalimentaire qui affiche un excédent commercial de cinq milliards d’euros avec les États-Unis. On vend nos céréales, notre blé, notre vin. Le luxe aussi va augmenter ses marges : cette situation profite à LVMH, ou à Kering.

En revanche, les entreprises qui importent vont y perdre. C’est le cas de toutes celles qui importent des produits à bas coûts, qui les paient en dollars pour les revendre ensuite en euros. Les secteurs du jouet, du vêtement, de l’électronique, sont pénalisés.

Hélas pour nous, le pétrole et le gaz sont payés en dollars. La chute de l’euro alourdit encore un peu plus notre facture d’énergie. Le pétrole et le gaz que nous importons massivement, on les paie en dollars, donc pour les entreprises très dépendantes des achats d’hydrocarbures venus de l’extérieur, c’est un coût supplémentaire. On pense aux compagnies aériennes pour qui le kerosène représente un tiers de leur budget. Le secteur de la chimie aussi, cette baisse de l’euro est un coup dur.   

Difficile de faire des prévisions pour l'avenir car cette dépréciation de l’euro est liée aux fortes turbulences que l’Europe connaît, avec la guerre en Ukraine et la crainte d’une récession. L’Allemagne enregistre pour la première fois depuis 1991 un déficit commercial, cela inquiète les investisseurs. Ils se disent que les risques sur le Vieux Continent sont très élevés et le dollar redevient alors la valeur refuge par excellence.

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