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Pourquoi le Livret A prend le pas sur l’assurance-vie

La tendance s’est confirmée l’année dernière, les produits d’assurance-vie ont engrangé moins d’épargne de la part des Français. Une inversion de tendance très nette si l’on en croit les derniers chiffres publiés par la fédération France Assureurs.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un livret A sur des billets. (DENIS CHARLET / AFP)

Les chiffres sont éloquents. Sur un an, l'épargne des Français placée sur leurs plans d’assurance-vie a baissé de 40%. En 2021, les placements dépassaient de 24 milliards d'euros les prestations versées par les assureurs à leurs clients en cas de décès par exemple. L'an dernier, nous sommes tombés à 14 milliards. Les dépôts restent supérieurs aux primes reversées par les assureurs à leurs clients, mais l'écart se réduit fortement. Les interrogations et incertitudes autour de la situation économique ont évolué. On l’a vu pendant la crise, les Français qui ont pu mettre un peu d’argent de côté ont opté pour l’épargne dite de précaution pour pouvoir faire face en cas de coup dur, assurer les fins de mois, etc. C’est ce qu’offre le Livret A avec son épargne qualifiée de "liquide", c’est-à-dire qui permet des retraits immédiats en cas de besoin, ce qui est impossible aussi facilement avec l’assurance-vie. Et puis le Livret A a capté du liquide qui dormait sur les comptes bancaires courants non rémunérés.

Hausse du taux de rémunération

L'année dernière, le taux de rémunération du Livret A est passé de 0,5 à 2%. Il est même de 3% depuis mercredi 1er février grâce à une dernière augmentation. Pour l’épargnant, le Livret A – sur lequel on ne paie ni impôts, ni prélèvements sociaux – est aujourd’hui plus rémunérateur que l’assurance-vie, plus pratique et moins risqué : 3% pour Livret A ; 1,9% au mieux pour l’assurance-vie placée en fonds euros, dont le capital est garanti.

C’est une vraie mutation qui va très certainement se poursuivre. Un dossier intéresse nos concitoyens en ce moment : l’âge de départ à la retraite et le montant des pensions. Le recours à cette épargne abondante pour se constituer un complément de retraite, c’est l’autre chantier. On en parle moins dans la polémique actuelle sur les mesures d’âge, mais cette question apparaît en fond de décor pour les prochains mois.

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