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Réforme des retraites : reculer pour mieux sauter

Dans son allocution télévisée mardi 9 novembre, Emmanuel Macron a repoussé la réforme des retraites à l’année prochaine. Ce n’est qu’une demi-surprise, tant le dossier est sensible en cette période électorale

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président de la République lors son allocution télévisée, le 9 novembre 2021. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Officiellement, Emmanuel Macron n’est pas candidat pour un nouveau mandat mais le calendrier ne fait aucun doute. La réforme est repoussée à 2022, sans plus de détails, autrement dit très probablement après l’élection présidentielle du mois d’avril.  Les conditions "ne sont pas réunies" pour relancer le chantierla crise sanitaire a bon dos, on verra donc plus tard.

Tout en rejetant l’immédiateté, le chef de l’État a réaffirmé son attachement à la réforme. Deux axes sont clairement dans les tuyaux. Quand le temps sera venu, les partenaires sociaux savent qu’ils auront sur la table une hausse de l’âge de départ à la retraite. Jusqu’où et à quelles conditions ? On discutera. Et la suppression des régimes spéciaux par secteurs ou corporations (42 régimes différents existent aujourd’hui en France). Autant de points de clivages, notamment entre public et privé, qu’il convient d’aplanir. Le temps du débat sera probablement celui de la campagne pour l’élection présidentielle ; l’application pour le prochain quinquennat, quel que soit le nom du président qui sortira des urnes au printemps.

Réforme inéluctable

Emmanuel Macron a posé les jalons d’une campagne qui ne dit pas encore son nom. Cette réforme des retraites ne peut qu’avoir lieu pour des raisons économiques, financières et de solidarité avec les futures générations. C’est en quelque sorte un choix de société. Certains dans les rangs du pouvoir estiment que ne pas faire cette réforme aboutirait à une société injuste : gentille avec les riches qui pourraient recourir à des couvertures privées, et dure avec les pauvres qui n’en n’auraient pas les moyens.

Dans tous les cas, davantage de travail, voire au-delà de l’âge légal, pour financer les grands enjeux de demain. La voie est tracée. Ne reste qu’à l’expliquer… et l’appliquer.

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