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La relance du nucléaire civil, une bonne aubaine pour les sous-traitants

Le président de la République a annoncé jeudi un grand plan de relance du nucléaire civil. Une nouvelle réjouissante pour des milliers de sous-traitants, alors qu'EDF sous-traite environ 80% de la maintenance de ses sites.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron, le 10 février 2022, à Belfort. (JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL)

Avec la construction de six à quatorze réacteurs pour 2050, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé jeudi 10 février à Belfort un vaste plan de relance du nucléaire civil. Ce qui donne du travail, aussi, aux sous-traitants dont on parle moins. Cette sous-traitance est très importante pour le nucléaire, troisième filière industrielle française. EDF se repose sur un grand nombre de structures et de multiples corps de métiers, du gardiennage des centrales à la maintenance, en passant par la logistique, l’assainissement, la radioprotection, la décontamination, la gestion des déchets, etc.

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On estime à quelque 160 000 le nombre de salariés qui travaillent dans la sous-traitance du secteur nucléaire en France. En volume de main d’œuvre, certains métiers sont plus importants que d’autres, comme le gardiennage et la surveillance des sites. Historiquement, EDF confie la maintenance des matériels des centrales à leurs fabricants. A EDF la stratégie et la gestion industrielle ; aux prestataires fabricants et fournisseurs des différents composants l’entretien des pièces fournies, sous haute surveillance, cela va sans dire.

EDF sous-traite environ 80% de la maintenance de ses sites nucléaires. Une centrale, c’est un ensemble d’ajustements cohérents de multiples métiers pour un seul outil final stratégique. L’emblématique centrale de Flamanville, en Normandie, est un bon exemple.

Une "perte de compétences" dans la filière

En octobre 2019, un des anciens patrons de PSA missionné par le gouvernement, Jean-Martin Folz, avait rendu un rapport très critique prouvant, je cite "une perte de compétences généralisée" dans la filière nucléaire. Perte due au départ à la retraite de spécialistes confirmés, au défaut d’entretien des expertises, à de savoir-faire inutilisés… un peu comme si la gestion des compétences était sortie du champ des préoccupations de la puissance publique, tutelle d’EDF. A l’époque, la charge pouvait paraître très lourde mais les annonces du chef de l’Etat à Belfort portent un nouvel éclairage sur ce point capital du dossier et au moment où EDF s'apprête à lancer une grande campagne de recrutement avec 3 300 postes à la clé, dont 1 600 ingénieurs.

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