2022 : les discussions ont déjà commencé pour les élections législatives
Une partie de la gauche veut se coaliser contre La France insoumise, quand En Marche recense les personnalités d'opposition "à faire battre".
Le premier tour des lĂ©gislatives n'aura lieu que le 12 juin 2022. Câest dans 235 jours prĂ©cisĂ©ment, autant dire dans trĂšs longtemps. Et pourtant, les Ă©tats-majors des partis planchent activement sur ce scrutin. En Marche par exemple a identifiĂ© des "circonscriptions d'intĂ©rĂȘt", c'est-Ă -dire "celles oĂč il y a des personnalitĂ©s Ă faire battre", des Ă©lus du Rassemblement national ou de la France insoumise en particulier. Objectif : dĂ©loger les voix qui portent Ă lâAssemblĂ©e nationale.
"Ce nâest pas inintĂ©ressant de se demander dĂšs maintenant qui on met face Ă Marine Le Pen ou Jean-Luc MĂ©lenchon", glisse un conseiller dâEmmanuel Macron. Un autre reconnaĂźt que la droite n'apparaĂźt pas encore comme "prenable" dans ses bastions. "Les dĂ©putĂ©s Les RĂ©publicains Ă©lus en 2017 sont sĂ©rieusement accrochĂ©s Ă leur circonscription", explique un ponte dâEn Marche. SpontanĂ©ment, une partie de la gauche cite les mĂȘmes cibles que En Marche : le RN et La France insoumise. Dans cet ordre de prioritĂ©.
Le secrĂ©taire national du Parti communiste, Fabien Roussel, Ă©voque des discussions dans le bassin minier du Nord pour prĂ©senter un front uni de la gauche face aux sortants du Rassemblement national, dont Marine Le Pen. Confidence dans lâĂ©quipe de campagne du candidat EELV Yannick Jadot : "Au national, ça nĂ©gocie aussi entre le PS, le Parti communiste et les Verts pour des candidats communs contre les Insoumis."
L'enjeu financier des législatives
Et si les lĂ©gislatives sont si importantes, bien plus que la prĂ©sidentielle, c'est parce que la survie financiĂšre des partis en dĂ©pend. "Une prĂ©sidentielle, câest avant tout un poste de coĂ»t", explique un candidat. Et de citer les grosses dĂ©penses liĂ©es Ă la course Ă l'ElysĂ©e : meetings, dĂ©placements, salaires de l'Ă©quipe de campagne. Les dĂ©penses d'une prĂ©sidentielle sont certes remboursĂ©es par l'Etat, Ă condition de rassembler plus de 5% des voix. Mais c'est bien un remboursement de dĂ©penses dĂ©jĂ engagĂ©es, et non des recettes nettes pour les caisses d'un parti.
Des lĂ©gislatives, en revanche, dĂ©pendent les moyens allouĂ©s chaque annĂ©e Ă telle ou telle formation politique. Plus un parti fait Ă©lire de dĂ©putĂ©s, plus la subvention annuelle est importante. C'est la premiĂšre rĂšgle. La deuxiĂšme, moins connue, câest quâun parti fasse Ă©lire ou non des dĂ©putĂ©s, il touche 1,42 euro par bulletin de vote en sa faveur. Sous conditions certes â plus de 1% des voix dans cinquante circonscriptions au moins â mais Ă moins dâune Ă©norme contre-performance, une voix = 1,42 euro.
Ă gauche, câest la rĂ©partition de cette manne qui est dans toutes les tĂȘtes parce qu'"il va y avoir une grosse recomposition Ă gauche â prĂ©diction d'un proche de Jean-Luc MĂ©lenchon â et qu'aucun parti qui existe actuellement nây survivra." Les lĂ©gislatives, câest le scrutin qui va sceller le destin des uns et des autres.
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