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2022 : les discussions ont déjà commencé pour les élections législatives

Une partie de la gauche veut se coaliser contre La France insoumise, quand En Marche recense les personnalitĂ©s d'opposition "Ă  faire battre".

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un panneau "élections" à l'entrée d'un bureau de vote au Mans (Sarthe), juin 2021. Illustration (JULIE LE DUFF / FRANCE BLEU MAINE / RADIO FRANCE)

Le premier tour des lĂ©gislatives n'aura lieu que le 12 juin 2022. C’est dans 235 jours prĂ©cisĂ©ment, autant dire dans trĂšs longtemps. Et pourtant, les Ă©tats-majors des partis planchent activement sur ce scrutin. En Marche par exemple a identifiĂ© des "circonscriptions d'intĂ©rĂȘt", c'est-Ă -dire "celles oĂč il y a des personnalitĂ©s Ă  faire battre", des Ă©lus du Rassemblement national ou de la France insoumise en particulier. Objectif : dĂ©loger les voix qui portent Ă  l’AssemblĂ©e nationale.

"Ce n’est pas inintĂ©ressant de se demander dĂšs maintenant qui on met face Ă  Marine Le Pen ou Jean-Luc MĂ©lenchon", glisse un conseiller d’Emmanuel Macron. Un autre reconnaĂźt que la droite n'apparaĂźt pas encore comme "prenable" dans ses bastions. "Les dĂ©putĂ©s Les RĂ©publicains Ă©lus en 2017 sont sĂ©rieusement accrochĂ©s Ă  leur circonscription", explique un ponte d’En Marche. SpontanĂ©ment, une partie de la gauche cite les mĂȘmes cibles que En Marche : le RN et La France insoumise. Dans cet ordre de prioritĂ©.

Le secrĂ©taire national du Parti communiste, Fabien Roussel, Ă©voque des discussions dans le bassin minier du Nord pour prĂ©senter un front uni de la gauche face aux sortants du Rassemblement national, dont Marine Le Pen. Confidence dans l’équipe de campagne du candidat EELV Yannick Jadot : "Au national, ça nĂ©gocie aussi entre le PS, le Parti communiste et les Verts pour des candidats communs contre les Insoumis."

L'enjeu financier des législatives

Et si les lĂ©gislatives sont si importantes, bien plus que la prĂ©sidentielle, c'est parce que la survie financiĂšre des partis en dĂ©pend. "Une prĂ©sidentielle, c’est avant tout un poste de coĂ»t", explique un candidat. Et de citer les grosses dĂ©penses liĂ©es Ă  la course Ă  l'ElysĂ©e : meetings, dĂ©placements, salaires de l'Ă©quipe de campagne. Les dĂ©penses d'une prĂ©sidentielle sont certes remboursĂ©es par l'Etat, Ă  condition de rassembler plus de 5% des voix. Mais c'est bien un remboursement de dĂ©penses dĂ©jĂ  engagĂ©es, et non des recettes nettes pour les caisses d'un parti.

Des lĂ©gislatives, en revanche, dĂ©pendent les moyens allouĂ©s chaque annĂ©e Ă  telle ou telle formation politique. Plus un parti fait Ă©lire de dĂ©putĂ©s, plus la subvention annuelle est importante. C'est la premiĂšre rĂšgle. La deuxiĂšme, moins connue, c’est qu’un parti fasse Ă©lire ou non des dĂ©putĂ©s, il touche 1,42 euro par bulletin de vote en sa faveur. Sous conditions certes – plus de 1% des voix dans cinquante circonscriptions au moins – mais Ă  moins d’une Ă©norme contre-performance, une voix = 1,42 euro.

À gauche, c’est la rĂ©partition de cette manne qui est dans toutes les tĂȘtes parce qu'"il va y avoir une grosse recomposition Ă  gauche – prĂ©diction d'un proche de  Jean-Luc MĂ©lenchon – et qu'aucun parti qui existe actuellement n’y survivra." Les lĂ©gislatives, c’est le scrutin qui va sceller le destin des uns et des autres.

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