Colère des agriculteurs : meilleure rémunération, encadrement des marges des industriels... les écologistes défendent leurs propositions
Désignés à plusieurs reprises comme les ennemis des agriculteurs par le Premier ministre, Gabriel Attal, pendant la crise, les écologistes ont profité de ce coup de projecteur en allant sur tous les plateaux aux plus fort du mouvement. Il n'est pas question de lâcher l'attention et les Verts ont d'ailleurs présenté, jeudi 15 février, leurs dix mesures pour la loi d'orientation agricole, que doit bientôt dévoiler le gouvernement. Il s'agit de propositions, qu'ils portent depuis des mois, passées sous les radars avant les blocages.
Parmi ces propositions, il y a ces grands principes que partagent d'ailleurs presque tous les partis : une meilleure rémunération des agriculteurs, l'encadrement des marges des industriels et lutte contre la concurrence déloyale. Mais il y a ce fil conducteur, que l'eurodéputé écologiste, Benoît Biteau, lui-même éleveur, résume à franceinfo : "plus de vert pour sortir du rouge". Ils souhaitent soutenir l'agriculture biologique, prioriser l'accès aux terres à ceux qui veulent y installer une ferme à taille humaine, récompenser ceux qui y entretiennent une prairie, avec aussi, le point crispant pour une partie des agriculteurs, la sortie progressive des produits phytosanitaires et des pesticides.
Être plus offensifs et plus visibles
Les écologistes entament une nouvelle tournée d'exploitations, à partir de vendredi 16 février, où ils seront auprès de producteurs de lait en Ille-et-Vilaine. Les têtes d'affiche, qui incarnent le sujet, sont de plus en plus identifiées. Benoît Biteau, donc, lui-même éleveur et la députée drômoise Marie Pochon, fille d'une famille de viticulteurs. Une équipe resserrée, au contact, de retour, le 1er mars, au Salon de l'agriculture, mais avec certainement plus de caméras que d'habitude.
Les membres du parti pensent que la crise agricole peut leur profiter aux Européennes. Un député compare l'épisode avec les gilets jaunes en 2018, "on nous désignait responsables", de la taxe carburants, point de départ du mouvement, "on nous tapait dessus, mais regardez le score qu'on a fait quelques mois plus tard aux Européennes... 13%... On solidifie et on élargit notre base". En témoigne, d'après un cadre du parti, la légère remontée dans les sondages de leur candidate, Marie Toussaint, "en étant le punching-ball, on a pu rendre visible notre projet."
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