Covid-19 : la campagne présidentielle de "moine-soldat" de Xavier Bertrand
Pour ne pas être pris en défaut sur les règles sanitaires, Xavier Bertrand a passé à ses équipes des consignes strictes.
"Moine-soldat", l’expression est signée de l'un des proches de Xavier Bertrand. Et les anecdotes ne manquent pas dans l’entourage du candidat à la présidentielle... Un exemple, avec cette instruction donnée par l'ancien ministre de la Santé à ses troupes : avant d’organiser un déplacement, elles doivent s’assurer qu’il sera rentré chez lui avant 19h. Avant l’heure du couvre-feu.
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Pas question d’abuser des attestations de déplacement dérogatoires, où une case est prévue pour ceux qui reviennent du travail pendant le couvre-feu. Non, le président de la région Hauts-de-France dit à ses équipes : 19h, à la maison. A défaut le déplacement est transformé en visioconférence.
Autre exemple : dans l’organisation même de sa campagne. L’ancien ministre de la Santé a mis en place des groupes à l’automne, avec maximum cinq personnes. Pourquoi ? Pour pouvoir tenir des réunions physiques, sans déroger à la règle tacite de la bulle sociale : pas plus de six autour d’une table. Si un sujet doit rassembler plusieurs groupes, là aussi, visioconférence.
"Il ne veut pas se planter"
Des consignes ont été passées aux équipes pour qu'elles se tiennent elles aussi à carreau. Les conseillers sont priés d’éviter au maximum les cafés, de décliner les invitations dans des restaurants clandestins, de refuser les dîners entre amis. "On se fait engueuler si on fait un truc pas conforme aux règles sanitaires", confie un membre du premier cercle.
Xavier Bertrand ne veut rien laisser au hasard, et il y a évidemment une explication sanitaire à cela. C’est un classique pour tout candidat : ne pas prendre de risque inutile. En son temps, Jean-François Copé évitait le ski, pour ne pas se casser une jambe et se retrouver plâtré en pleine campagne. En 2021, on évite d’attraper un virus qui peut vous disqualifier, ou laisser des séquelles incompatibles avec le rythme d’une présidentielle. D’ailleurs, les équipes de Xavier Bertrand lui ont recommandé de se faire vacciner. Aux dernières nouvelles, il devait prendre rendez-vous, "via Doctolib, a-t-il répondu, pour ne pas passer devant les autres".
"Ce n’est pas un mec qui resquille dans la queue", précise son entourage. "Et puis il y a un peu de parano, raconte quelqu’un qui le connaît bien, il ne veut pas se planter." Parce qu’évidemment qu’il y a aussi de la politique derrière tout ça. Xavier Bertrand veut être irréprochable pour ne pas fournir d’arguments à ses adversaires.
A l’inverse, lui ne se prive pas de relever les manquements de ses rivaux, à commencer par Emmanuel Macron. Comme en mai dernier, lors de la célébration de la bataille de Montcornet dans l’Aisne. Xavier Bertrand était le seul officiel à garder son masque. En extérieur. Son entourage avait pointé dans la foulée la légèreté du protocole sanitaire établi par l’Elysée.
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