Covid-19 : la grande explication entre Jean Castex et les députés
Le Premier ministre est auditionné ce soir à l’Assemblée nationale par la mission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire.
Jean Castex prépare minutieusement ce rendez-vous. Car il va devoir non seulement défendre les décisions prises depuis le 3 juillet en tant que Premier ministre, mais aussi s’expliquer sur la mission de préparation du déconfinement que lui avait confiée au printemps son prédécesseur Edouard Philippe.
"Il a travaillé tout le week-end, il s'est replongé dans ses notes", glisse son entourage. Depuis se sont ajoutées deux séances de travail avec le conseiller santé, et celui chargé des relations avec le Parlement, qui l’accompagneront à cette audition, qui promet d'être dense. Car les députés auront des questions précises : pourquoi à telle date, telle décision a été prise, et pas telle autre.
Thèmes connus d'avance
"À chaque fois, il faudra que le Premier ministre puisse répondre en rappelant quel était précisément l’état des connaissances scientifiques à ce moment-là", explique un proche. Le défi sera de convaincre la représentation nationale que les décisions ont été prises à chaque instant en tenant compte des recommandations des experts, de ce que permet la loi, mais aussi de ce que l’opinion était prête à accepter.
"D’expérience, les questions tournent toujours autour des mêmes thèmes", d’après le président de la mission d’enquête, le marcheur Julien Borowczyk. Et de lister : les masques, les tests, l’organisation de l’hôpital, le relâchement à l’été, et les contaminations de la rentrée... Des sujets déjà abordés avec le ministre de la Santé, le 4 novembre.
Le précédent Bachelot
Sur la forme, le Premier ministre aura face à lui une salle clairsemée. Restrictions sanitaires obligent, une partie des députés sera en visioconférence, pour cette dernière audition avant la remise la semaine prochaine du rapport-bilan de la crise sanitaire. Ce qui agace beaucoup au sein du gouvernement.
"Comment faire le bilan d’une crise toujours en cours ? demande un ministre. L’exercice demande un recul que nous n’avons pas." Un conseiller rappelle le précédent Roselyne Bachelot, malmenée en 2010 comme ministre de la Santé, pour sa gestion de la grippe H1N1, et réhabilitée une décennie plus tard. "Qui sait, philosophe ce même conseiller, l’action de Jean Castex sera peut-être elle aussi revue avec le temps…"
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