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Cyberattaques : les "stress-tests" d'En Marche avant 2022

Le parti En Marche craint des cyberattaques pendant la présidentielle à venir et s’organise pour y répondre.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Mounir Mahjoubi le 14 février 2020.  (JULIEN DE ROSA / EPA)

En finance, cela s'appelle un "stress-test" : un exercice pour évaluer la résistance d’un établissement face à un incident majeur. Ce modèle s’invite désormais en politique, avec ce "stress-test" mené auprès des équipes d’En Marche.

Comment cela s’est-il passé ? Un email a été envoyé il y a quinze jours aux permanents du parti, avec ce qu’on appelle un lien "vérolé". Vous cliquez dessus, et votre ordinateur se retrouve infecté par un virus. Adieu la confidentialité des échanges, tous les documents sont désormais aux mains de pirates.

Bilan de l'opération : cinq salariés sur une centaine ont cliqué sur le lien. Ratio encourageant pour la direction d’En Marche, qui en déduit que les formations dispensées en interne sur les risques informatiques ont fonctionné.

Un manuel et des protocoles

Encore plus encourageant, à en croire Mounir Mahjoubi, député de Paris en charge de ce dossier chez En Marche : les cinq permanents ont donné l’alerte en moins d’une minute trente à la direction technique. Les Marcheurs en sont convaincus : "Il y aura des attaques. On ne sait pas de quelle nature, de quelle ampleur et de quelle durée, mais il y en aura".

Jeudi 10 juin sur franceinfo, le directeur de l’Anssi, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, expliquait que le nombre de cyberattaques a été multiplié par quatre en un an en France. D'où l'importante de mettre en place des routines et un protocole de réponse.

En Marche a ainsi édité un manuel à usage interne : que faire si on est victime d’une attaque ? Qui contacter pour une assistance technique ? Comment le parti doit-il communiquer ? Que doit-il dire ? Dans quel ordre ? Dans ce manuel aussi, une liste d’avocats à contacter pour porter plainte et organiser la riposte juridique.

La peur du kompromat 

Le tout sera mis à la disposition du candidat, Emmanuel Macron, et de son équipe de campagne. En Marche teste des protocoles et des formations pour les livrer ensuite clés en main.

La préparation va bien au-delà d'ailleurs des cyberattaques. Le risque du kompromat est aussi évalué. Le procédé, inventé en Russie, permet de compromettre une personnalité publique. Le terme s'était répandu en France au moment de la divulgation de vidéos intimes de Benjamin Griveaux. L’équipe de campagne d’Emmanuel Macron sera sensibilisée et formée à ce risque. Avec dans le fameux manuel de réponse, un protocole aussi d’assistance psychologique et des numéros à appeler pour d’éventuelles victimes. 

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