Élections sénatoriales : pas de grand chambardement à attendre du scrutin de dimanche
Pas de révolution à attendre au palais du Luxembourg. Mais il peut y avoir des surprises car selon un sénateur : "les sénatoriales, c'est la seule élection où l'électeur ment plus que le candidat". Ces électeurs sont surtout des maires, non encartés, courtisés par tous les camps. Parfois, ils disent "oui je voterai pour toi"... à plusieurs candidats. Pas de quoi bouleverser les grands équilibres pour autant.
Léger rééquilibrage entre droite et gauche
La présidence de Gérard Larcher n'est pas menacée même si la droite va perdre quelques plumes. Le groupe LR passera de 145 à 140 sénateurs à en croire les plus optimistes.
À gauche, socialistes, communistes et écologistes espèrent passer de 91 à 100 sénateurs. Il y aura peut-être une "petite révolution" de ce côté de l'hémicycle : les verts pourraient être pour la première fois plus nombreux que les communistes, car les écologistes ont gagné des mairies, le PCF en a perdues. "Ça n'est pas que symbolique, insiste un socialiste, car le 2e groupe de gauche a droit à une vice-présidence". En revanche, les insoumis risquent de rester à la porte du Sénat. Il n'y a pas d'accord Nupes dimanche et LFI a peu d'élus locaux. Les Insoumis font campagne avec cet argument, "si vous soutenez la Nupes, il faut voter LFI". Ils utilisent même la charte graphique de la Nupes. Socialistes et écologistes leur ont écrit hier pour s'en plaindre.
Pas grand monde au centre et à l'extrême droite
Côté macroniste, les sénatoriales ne sont pas un scrutin porteur. "Il faudra un compteur Geiger [détecteur de radiations nucléaires] pour trouver des électeurs macronistes", ironise un centriste. Dans le groupe Renaissance, ils sont 24 aujourd'hui et pourraient finir entre 18 et 22, dimanche. Un sénateur se rassure : "Nous au moins on gagne les présidentielles." Le nombre total des soutiens du chef de l'État au Sénat devrait progresser, car les amis d'Édouard Philippe pourraient être un peu plus nombreux dimanche.
Pour le Rassemblement National, l'enjeu est de faire son retour au Sénat. Ils avaient eu deux élus en 2014. "Ça ne peut pas être pire qu'aujourd'hui vu qu'on en a zéro", dédramatise un dirigeant. Le RN a des ambitions très modestes : une poignée d'élus ferait l'affaire. C'est possible dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Oise voire la Moselle, mais pas d'entrée fracassante prévue car ils ont perdu du terrain aux dernières élections territoriales.
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