Favoritisme, retraites : Olivier Dussopt "touché mais pas fragilisé" selon un ministre

Le principal défenseur d’Olivier Dussopt se trouve à l’Elysée. Emmanuel Macron apporte son "soutien total" au ministre du Travail. C’est ce qu’il a dit mercredi 8 février en Conseil des ministres, selon le porte-parole du gouvernement. La veille, l’Elysée avait déjà fait fuiter dans la presse le soutien du président à son ministre. 

Le Parquet national financier a retenu une infraction de "favoritisme" concernant l’attribution d’un marché public. L’affaire remonte à 2009. Olivier Dussopt était alors maire d’Annonay, en Ardèche. Aujourd’hui, il conteste cette accusation mais cette affaire tombe au pire moment pour lui et pour la réforme des retraites. C’est pour cela que le gouvernement resserre les rangs. Lâcher Dussopt dans la période, ce serait lâcher la réforme.

Macron, Borne et la plupart des membres du gouvernement multiplient les signes de soutien. "Il est touché en tant qu’homme mais il n’est pas fragilisé", explique un ministre qui le côtoie beaucoup en ce moment. 

Olivier Dussopt est souvent cité par Emmanuel Macron

Concernant la réforme, elle sera fragilisée si l’opposition décide d’en faire un argument politique. C’est Olivier Dussopt en personne qui défend le dossier des retraites à l’Assemblée avec Gabriel Attal pour les six premiers articles. Mais il sera seul pour le très sensible article 7, celui sur le passage de l’âge légal à 64 ans. 

Le fait que le président appuie autant son ministre peut-être aussi lu comme un signe de fébrilité. D'autant qu'il y a comme une énigme : très souvent Emmanuel Macron prend Olivier Dussopt en exemple. Sur franceinfo en avril, le président-candidat n’avait vanté l’action que d’un seul membre de son gouvernement, le "talentueux ministre du Budget".  Mercredi à l’Elysée, le soutien du président a duré plusieurs minutes selon un participant : "Il a fait l’éloge de Dussopt… C’était long", persifle un ministre.

Si officiellement il est soutenu par tout le monde, s’il est reconnu comme un bosseur et un bon technicien, Dussopt n’a pas que des amis. En coulisses, certains se demandent ce qui lui vaut autant de reconnaissance. D’autres aiment rappeler que, faute de résultats, la Première ministre a dû reprendre la réforme en main en décembre. 

Il n’en faudra peut-être pas beaucoup pour que Dussopt devienne une cible, si d’aventure le vent tournait sur les retraites.