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"Grande marche contre la vie chère" : comment Jean-Luc Mélenchon s’est mis les syndicats à dos

Jean-Luc Mélenchon  promet depuis juillet une "grande marche contre la vie chère". Problème : pour l’instant, les syndicats ne veulent pas y aller. Et le projet patine. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot

Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
Radio France
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Le leader de la France insoumise Jean Luc Mélenchon, en pleine séance de dédicace lors de la première journée des AMFIS, les universités d'été du parti de gauche La France Insoumise, à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme.  (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

L'idée était pourtant simple : organiser une grande manifestation, massive, unitaire. Un rendez-vous des forces de gauche. Sauf que ce plan, imaginé par Jean-Luc Mélenchon, a du plomb dans l’aile. A gauche, les dirigeants de la Nupes se montrent réservés, quant aux syndicats, ils sont presque tous contre ce projet. Bref, ca coince.

Mais quel est le problème de cette "grande marche contre la vie chère" ? Ce que dénoncent les partenaires de Jean-Luc Mélenchon et surtout les syndicats, c’est la main-mise politique qu’exerce le leader insoumis sur cette mobilisation. Il semble dire "moi devant et vous derrière". Et les syndicats n’apprécient guère la méthode. La tension est notamment palpable avec Philippe Martinez, le patron de la CGT, où on explique "ne pas vouloir mélanger les genres entre politique et syndicats". Pour une question d’indépendance et de lisibilité, la CGT attendra le dernier moment pour dire si elle rejoint ou non les cortèges.

Crispations à gauche

Il faut dire que les syndicats ont déjà prévu deux  journées de mobilisation le 22 et 29 septembre, et ils ont un peu l’impression de faire voler la vedette par Jean-Luc Mélenchon. A la CFDT, l’entourage de Laurent Berger dénonce même une "manipulation".

Reste donc une question : cette marche peut-elle voir le jour dans ce contexte ? Ce week-end à la Fête de l’Humanité, Jean-Luc Mélenchon - qui a défié à distance Fabien Roussel sur la question des allocations chômage - a martelé sur scène qu’il organiserait cette marche "quoi qu’il se passe". La date du 15 octobre est même avancée par certains de ses proches. Et voilà qui ne devrait pas apaiser la situation : les socialistes et écologistes restent prudents car ils ne veulent pas braquer les syndicats. De son côté, le communiste Fabien Roussel s’est montré très hostile sur la manière dont les Insoumis semblent vouloir garder la main sur la contestation sociale contre Emmanuel Macron.

Pour tenter d’apaiser les esprits, une réunion est prévue lundi 12 septembre à 18h30 en visio avec les cadres de la Nupes et les syndicats. C'est la troisième réunion sur le sujet. Mais au fond, cette question de la "grande marche" est un exemple de plus des crispations qu’on observe au sein de la gauche. 

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