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La macronie se restructure pour tenter de gagner de futures élections locales

Renaissance tente de se structurer. Le parti présidentiel organise des élections pour ses nouveaux comités locaux. Un exercice inédit de démocratie interne pour la macronie.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, lors de ses voeux à la presse, à Paris le 13 janvier 2023 (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

C’est l’une des stratégies impulsées par le nouveau patron de Renaissance, Stéphane Séjourné : des comités locaux au niveau départemental, des relais sur le terrain pour la parole présidentielle, une implantation avec des représentants, des budgets... Tout ce qui faisait défaut à feu La République En Marche. 

Concrètement, cela sert à tenter de gagner des élections locales. C’est une structuration qui ressemble à ce que sont les fédérations socialistes. Un ministre, lui-même présent sur une de ces listes confie : "À l’époque LREM, on a testé le côté 'on n’est pas un mouvement', mais les municipales n’ont pas été un triomphe." C’est le moins qu’on puisse dire. Pour rappel : aux élections de 2020, la majorité présidentielle n’a décroché aucune grande ville. Un camouflet pour un parti à l’époque centralisé à Paris et trop centré autour du seul président Macron. 

"On ne peut pas gagner des villes avec des gens qui ne sont pas connus au local, il faut être identifié sur les marchés." Voilà ce que confiait un cadre hier. C’est cette dynamique que ces élections internes tentent de lancer. Il y a une centaine de listes dans 85 départements.

Les ambitions de Mourad Boudjellal à Toulon

On y retrouve les grandes figures du macronisme, plusieurs ministres et des députés de premier plan. Ce qui est tout de même notable, c’est qu’à chaque fois que ces figures de la macronie briguent une tête de liste, ils ont en face d’eux des listes concurrentes ou dissidentes. 

C’est le cas dans une vingtaine de départements. Par exemple à Paris, il y a une liste face à celle Sylvain Maillard qui est épaulé par les ministres Olivia Grégoire et Clément Beaune. Même chose en Seine-et-Marne, il y a une liste face celle portée par le ministre Franck Riester. À chaque fois, des militants qui veulent porter leur propre voix. Avec le temps, la parole se fait plus libre en macronie.  

Mais ces listes cachent aussi des ambitions. La tête de liste dans le Var est Mourad Boudjellal. L’ancien patron du Rugby Club Toulonnais brigue la tête du comité local macroniste. Le patron se défend de vouloir faire de la politique mais en coulisses, on me souffle qu’il voit ce poste comme une rampe de lancement pour la mairie de Toulon. Quand je vous disais que ces listes préparent les futures stratégies locales de la macronie...

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