La majorité présidentielle a besoin de souffler à Noël car la rentrée s'annonce mouvementée

Les vacances de Noël commencent vendredi soir et les membres de Renaissance ont hâte de faire une pause. Mais ils ne seront pas pour autant débarrassés du dossier immigration à la rentrée.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard, à l'Assemblée nationale, le 19 décembre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Noël c'est le seul moment pour se poser et réfléchir", dit un ministre. Cette pause sera d'autant plus salutaire pour la majorité présidentielle après la loi immigration. On note un vrai soulagement et une impatience certaine quand on leur parle de "trêve des confiseurs".

Des députés qui ont voté contre en profiteront pour digérer leur "tristesse" et leur "colère". Le gouvernement va décrocher mais certains garderont un œil sur l'opinion : "Qu'est-ce que les Français vont retenir de ce bordel ?" se demande un conseiller.

La censure de certaines dispositions attendue en janvier

Les macronistes aimeraient repartir sur de nouvelles bases après les fêtes, mais le sujet immigration ne sera pas clos. Le chef de l'État voulait absolument tout boucler avant Noël pour passer à autre chose en janvier, mais le Conseil constitutionnel dispose d'un mois pour statuer.

Des rebondissements sont donc attendus en janvier, si les sages censurent des dispositions, mais également s'ils ne censurent pas, comme au sujet de la caution pour les étudiants étrangers, par exemple. En effet, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont promis à la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, de réviser la mesure en refusant sa démission mercredi 20 décembre, en marge du conseil des ministres.

La question de l'AME et le sujet du remaniement

Il y a également la question de l'Aide médicale d'État (AME). La Première ministre a promis, par écrit, au président du Sénat Gérard Larcher une réforme début 2024. C'était une condition du "deal" entre le gouvernement et LR sur la loi immigration. Mais dans la majorité, certains se rebiffent quand on dit "AME". Pas question de "remettre une pièce dans la machine, parlons plutôt égalité des chances", implore un député. "Stop, on arrête là, s'agace un autre, Borne s'est engagée mais elle sera Première ministre jusqu'à quand, d'abord ?". Le sujet remaniement revient, sans savoir encore si le président va tout bouleverser ou pas.

Les vacances seront propices aux réflexions. Un dirigeant de la majorité prévient que, changement de gouvernement ou non, "ce serait une folie de ne pas respecter la parole donnée sur l'AME, on a besoin des LR sinon on risque une motion de rejet sur toutes les lois !". Mais un conseiller répond : "Les LR nous ont fatigués, donc on ne fera rien de révolutionnaire sur l'AME". Un ministre espère qu'avec un "programme fort sur tout le reste", les suites de la loi immigration seront reléguées au rang de "petits sujets".

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