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Le brief politique. Hollande en protecteur, Sarkozy, Macron et les centristes

Au menu de ce brief politique, le discours ce jeudi de François Hollande, Sarkozy qui drague les centristes et Macron qui ne laisse personne indifférent.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
François Hollande à l'Elysée, le 8 septembre 2016. (MIGUEL MEDINA / AFP)

La lutte contre le terrorisme, c’est le sujet principal du discours que François Hollande prononce jeudi 8 septembre, salle Wagram à Paris. Le président essaie de remonter la pente alors qu’un nouveau sondage le disqualifie : 88% des Français ne  souhaitent pas qu’il soit candidat selon une enquête ELABE pour BFMTV.

François Hollande va donc jouer la carte du président protecteur, garant de l’état de droit, face à une droite qui fait dans le "tout sécuritaire", surtout Nicolas Sarkozy. Son principal soutien, François Baroin, plutôt modéré sur ces questions, assume aujourd’hui totalement.

"Si on n'a pas comme priorité d'avoir comme projet de société pour nous protéger d'une part et ensuite éradiquer, non seulement Daech sur le territoire international et ses métastases sur le territoire national, alors ce n'est pas la peine de faire de la politique… Et je crois qu'il n'y a rien de démagogique à ouvrir la question du droit du sol…"

François Baroin qui s’est mis en retrait de la présidence de l’association des maires de France pour faire campagne aux côté de Nicolas Sarkozy.

Le centre divisé

Jean-Christophe Lagarde a tendu la maiin à Emmanuel Macron pour une alliance. Les deux hommes se sont rencontrés depuis que l'ex-ministre de l'Economie a quitté le gouvernement. L’UDI est en plein divorce avec Nicolas Sarkozy. Il n’est pas question pour eux de participer à la primaire. Cela dit le parti centriste ne s’interdit pas de soutenir l’un des candidats à la primaire, probablement Alain Juppé. Le patron de l’UDI rencontre tout le monde en ce moment, sauf Nicolas Sarkozy.

Lagarde a une idée en tête

Il veut construire une grande coalition qui irait de Valls à Juppé. Et il veut le faire avant la présidentielle pour être prêt à activer son alliance entre les deux tours. Son problème, c’est que tout le monde ne le suit pas à l’UDI, notamment le Nouveau Centre  qui penche pour les républicains.

Sarkozy cajole certains centristes

En meeting à Vendôme ce soir dans le Loir-et-Cher, le candidat Sarkozy s’affichera à côté du centriste Maurice Leroy, porte-parole du Nouveau Centre qui n’est pas du tout favorable à cette main tendue vers Emmanuel Macron.

Macron, le FN et le "socialisme de caserne"

L'ex-ministre de l'Economie est le candidat favori du vice-président du FN, Florian Philippot. Il l'a dit sur LCI : "J'aimerais bien Macron parce que ça serait clair, parce qu'il incarne exactement l'inverse de notre projet. Il assume en plus d'être la droite et la gauche en même temps. C'est parfait."

Emmanuel Macron qui est toujours en phase "d’immersion" sur le terrain. Il est dans le Cantal depuis hier, et il n’a rien perdu de son mordant.

Le PS menace d’exclusion tous ceux qui le soutiendraient, et bien voilà ce qu’il répond aux socialistes en général et à Manuel Valls en particulier : "On invoque souvent Clémenceau et Jaurès dans nos débats. Ils avaient une belle formule en parlant du socialisme de caserne. 'Quand il n'y a plus d'idée il y a de la discipline'."

Emmanuel Macron poursuit sa visite dans le Cantal ce matin avant de s’envoler pour Londres. Il va dîner avec des donateurs ce soir. Opération récolte de fonds pour la campagne. Voilà ce qu’il ne pouvait pas faire quand il était ministre et bien il le fait maintenant.

A suivre : le début des Assises du "produire en France"

Le made in France, porté par le centriste Yves Jego et le socialiste Arnaud Montebourg. Les deux comparses ont réussi leur coup : seize candidats à la présidentielle vont défiler à Reims demain pour exposer leur programme économique. Il y aura Arnaud Montebourg qui sera le premier à passer ce grand oral. Puis Marine Le Pen, Cécile Duflot, Jean-Luc Mélenchon ou encore Alain Juppé.

Le but c’est d’obliger tous les candidats à être au clair sur leurs recettes pour favoriser le made in France, ou plutôt le "produire en France."

La note du brief

C’est un 5/20 pour En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron parce qu’il est très facile d’y adhérer et beaucoup  moins de le quitter.

Pour être un marcheur, il suffit de cliquer. Mais pour partir, il faut envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception. Ce qui explique sans doute en partie le nombre impressionnant d’adhérents 75 000 dont 15 000 depuis la démission d’Emmanuel Macron du gouvernement.

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