Législatives 2024 : l'appel au désistement des "forces démocratiques" pour faire barrage au RN au second tour ne convainc pas tout le monde

Plus de 200 personnalités appellent dans une tribune dans le journal "Le Monde" à un accord de désistement entre "les forces démocratiques "pour faire barrage au Rassemblement national au second tour. L'initiative divise.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
De gauche à droite : Olivier Faure secrétaire national du parti socialiste et Marine Tondelier secrétaire nationale d'Europe Evologie les Verts, le 17 janvier 2023. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Le patron du PS Olivier Faure, la patronne des Écologistes Marine Tondelier mais aussi la ministre macroniste Agnès Pannier-Runacher et son ancien collègue Clément Beaune demandent dans une tribune publiée, mardi 25 juin, dans le journal le Monde aux "forces démocratiques de s'entendre pour empêcher que le RN n'obtienne une majorité". Les auteurs de cette tribune estiment qu’un accord de désistement "devrait être affiché clairement dès maintenant sans attendre le 30 juin", le premier tour des élections législatives, "par les responsables de toutes les forces démocratiques, qu’elles appartiennent au Nouveau Front populaire, à la majorité sortante ou à la droite républicaine", en annonçant dès à présent le choix de ne pas maintenir les candidats arrivés troisièmes pour empêcher l'élection de députés RN en triangulaires.

Dans leur scénario, il faudrait qu'au second tour LFI soutienne des macronistes - et réciproquement - que des LR anti-Ciotti se retirent pour LFI ou des écologistes... Les insoumis n'ont pas signé cette tribune, mais certains cadres disent qu'il faudra regarder les circonscriptions "au cas par cas" pour que Jordan Bardella n'ait pas de majorité absolue.

Divergence de points de vue au sein de l'actuelle majorité 

Les ténors de l'actuelle majorité ont abordé cette question épineuse mardi après-midi avec Emmanuel Macron et Gabriel Attal. "La ligne de base c'est ni RN ni LFI, car personne ne veut du RN et pas grand monde n'a envie de LFI, résume un dirigeant, mais le président de la République n'a rien tranché". "On joue le premier tour contre le RN et le Nouveau Front populaire jusqu'au bout, et pour le second tour on verra ce week-end", évacue un autre, fâché de voir des macronistes parler désistement quand leurs collègues "font campagne pour leur survie". Bref, il est urgent d'attendre, avec un double écueil pour les macronistes : tenter d'avoir une ligne commune dimanche, quand certains suggèrent d'analyser les circonscriptions. Est-ce qu'il y a des réserves de voix pour qu'un macroniste arrivé troisième ait une chance de gagner ou pas ? Est-ce que le candidat de gauche mieux placé est LFI ou PS ? Là ce serait plus facile de se désister.

La droite non-ciottiste est aussi invitée à se positionner sur la question du désistement, mais un dirigeant LR s'étrangle : "on ne va pas se retirer pour des gens qui ont signé la charte du Nouveau Front Populaire !". Un proche de Laurent Wauquiez lâche : "on ne considère pas que LFI soit dans les forces républicaines". François-Xavier Bellamy, qui codirige LR depuis qu'Éric Ciotti s'est allié à Jordan Bardella, le dit, lui voterait RN en cas de duel avec le Nouveau Front populaire. Il est en phase avec nombre d'électeurs de droite, selon des élus qui arpentent le terrain. De toute façon, LR n'aura peut-être pas tellement à se poser la question du désistement. Là où ils sont bien implantés ils espèrent arriver en première ou deuxième position. Ailleurs, ils risquent d'être relégués bien plus bas que le seuil de qualification. "Le désistement, grince une élue, c'est un problème de riches".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.