Missile tombé en Pologne : comment les députés, réunis à l'Assemblée nationale, ont été tenus au courant avec un SMS de Matignon
Avant même les conclusions, il y a eu de nombreuses réactions politiques en France, dès mardi soir, après la chute d'un missile en Pologne. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot
La tension est rapidement montée d'un cran à l'annonce de deux morts dans la chute meurtrière en Pologne d'un missile de fabrication russe, mardi 15 novembre. Des réactions en France qui ont commencé peu après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la Pologne avait été touchée par des missiles russes. Et pour avoir un aperçu de ce qui se passe concrètement dans une telle situation, sachez que les députés français étaient alors dans l’hémicycle à l’Assemblée pour l’examen de la loi de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI).
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Après les premières infos en provenance de Pologne, c’est le patron des députés LR, Olivier Marleix qui a demandé la parole : "Il serait souhaite que le gouvernement tienne informée l'Assemblée Nationale des informations dont il dispose sur cette crise en cours". Après cette déclaration, la séance a été levée.
Alors que l'examen de la Lopmi vient de reprendre, @oliviermarleix alerte sur la situation en Pologne, où deux missiles russes auraient explosé à proximité de la frontière ukrainienne. "Il serait souhaitable que le gouvernement tienne informée l'Assemblée nationale."#DirectAN pic.twitter.com/tcXNYbhWiw
— LCP (@LCP) November 15, 2022
Et quelque quinze minutes plus tard, la secrétaire d’état Sonia Backes a lu un SMS qu’elle venait de recevoir de Matignon : "Le gouvernement suit de très près la situation en lien avec nos alliés polonais. La Pologne peut compter sur la solidarité de la France et nous vous tiendrons au courant au fur et à mesure des informations que nous recevrons". On note déjà à ce moment-là des mots particulièrement prudents.
Pologne : "Le gouvernement suit de très près la situation sur le terrain en lien avec nos alliés polonais [...]. En toute hypothèse, la Pologne peut compter sur la solidarité de la France", annonce @SoniaBackes, qui rapporte les mots d'@Elisabeth_Borne.#DirectAN #Lopmi #Pologne pic.twitter.com/FR207WLLAs
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A l'Assemblée, Olivier Marleix n'a pas été le seul à demander des explications : Mathilde Panot, la patronne du groupe LFI, a aussi demandé à ce que la représentation nationale soit informée rapidement. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste a exhorté à de la transparence et à ce que l’assemblée soit "étroitement associée"…
"Les risques d'escalade sont importants", confirme l’Elysée
De son côté, l’Elysée a d’abord communiqué de manière assez succincte en fin de soirée rappelant la solidarité de la France avec la Pologne. "Le Président a pris contact avec les autorités polonaises", a fait savoir l’Elysée. "Avant tout, nous faisons une levée de doute", précisait alors à franceinfo le ministère des Armées. Car c’est bien cela l’enjeu : ne pas surréagir, garder son sang-froid et attendre les conclusions de l’enquête.
Dans la nuit de mardi à mercredi, depuis Bali où se déroule le G20, l’entourage d’Emmanuel Macron a réitéré les appelle à "la plus grande prudence" sur l'origine du missile tombé en Pologne. "Les risques d'escalade sont importants", confirme l’Elysée. "Il faut regarder les faits de manière très précise, regarder les informations, les cartes du ciel, voir les relevés satellites. C'est une affaire sur laquelle on ne peut pas se tromper", renchérit un conseiller présidentiel.
Ce tir sur la Pologne sera évidemment au cœur des discussions du G20. Mais pour la politique française, si la Nupes et la droite ont réagi dès mardi soir, on notera l’absence de réaction de l’extrême droite pour le moment. Il faudra suivre les conclusions de l’enquete internationale et ses conséquences. Cela pourrait relancer le débat sur l’adhésion de la France à l’Otan. Une adhésion dénoncée notamment par la France insoumise.
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