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Plan social, mauvais sondages : le moral plombé des socialistes

À moins de 500 jours de la présidentielle, le ciel se charge de nuages pour le Parti socialiste.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un discours du Premier secrétaire du PS Olivier Faure lors de l'Université d'été du parti, à Blois le 29 août 2020 (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

"Le plan social et les sondages, ça nous a mis un coup", reconnaît un dirigeant. Le plan social annoncé la semaine dernière, c’est un quart des salariés dont la formation de gauche se sépare, et cela passe très mal en interne, au moment où les socialistes présentent leur stratégie pour la présidentielle.

Quant aux sondages, c’est une série d’enquêtes, l’une publiée par le journal L’Opinion, l’autre à venir de L'Obs et franceinfo, où le candidat étiqueté PS ne décolle pas, ne tue pas le match, dans l’hypothèse d’une désunion des gauches, avec une candidature écologiste indépendante.

Ni Hidalgo, ni Montebourg

Analyse amère d’un poids lourd du PS : "Les gens ne peuvent plus nous voir." D’autant que 8%, c’est le score du meilleur espoir socialiste, Anne Hidalgo, qui n'a toujours pas annoncé ses intentions pour 2022.

L'hypothèse d'une candidature d'Arnaud Montebourg, qui s'organise pour peser, n'enchante pas davantage. Le PS ne croit pas en sa promesse de la "souveraineté" comme clé d’entrée au second tour de la présidentielle. "Son offre est partout", décrypte un élu, en référence à la droite et au Rassemblement national, qui occupent le même créneau. "Or, une offre qui est partout n'est en réalité nulle part", analyse le même.

"La France est à droite"

Un autre, bien plus pessimiste, juge que le problème se niche "bien au-delà de l’offre programmatique. On est dans l’image projetée, le souvenir de ce qu’a été notre quinquennat. Que l’on ait été frondeur comme Montebourg ou pro-Hollande, l’électeur considère que c’est pareil."

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les dernières enquêtes ont mis du baume au cœur... aux soutiens d'Emmanuel Macron. "Moi j’en déduis que la France est à droite", lâche, tout sourire, un ministre. "Tant qu’il y a Mélenchon sur la ligne de départ, les socialistes sont cuits", se félicite le même.

Issu des rangs de la gauche, l'un de ses collègues parie qu’Anne Hidalgo sera au mieux créditée de 10 à 12% de voix au premier tour dans les prochaines enquêtes. Et qu’elle "choisira donc le confort de la mairie de Paris" au lieu de s’engager dans une présidentielle incertaine.

Et si l'union des gauches...

Le seul scénario qui inquiète encore, c’est celui d’une union du PS et des écologistes, improbable à ce jour tant les antagonismes sont criants. Mais un macroniste parisien rappelle que lors des dernières municipales, cette alliance était tout aussi improbable. "Anne Hidalgo, rusée, y est parvenue. Elle peut rééditer l’exploit", met en garde ce cadre de la majorité. Tous les signaux de rapprochement entre PS et écologistes seront scrutés de près, dans les prochaines semaines, par l’entourage du président.

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