Pour sortir de la crise post-censure, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet veut jouer un rôle central
Les pas des uns vers d'autres, des mains tendues, des discussions informelles... depuis la censure qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier, mercredi 4 décembre, et alors qu'Emmanuel Macron doit bientôt nommer un nouveau Premier ministre, les figures politiques phosphorent pour tenter de faire émerger une solution à la crise politique et institutionnelle. L'idée d'un accord de non-censure est notamment sur la table. Parmi ces figures, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avance ses qualités, comme celle de représenter "la stabilité", d'appeler à l'union "depuis des mois", dimanche 8 décembre, dans le Grand Jury de RTL, et presse Emmanuel Macron de nommer un nouveau chef du gouvernement.
Celle qui présentait une mine abattue au moment d'annoncer la censure, au perchoir, mercredi, s'appuie en effet sur sa fonction pour prouver qu'elle peut parler à tout le monde, du Rassemblement national à La France insoumise. Qualité utile aujourd'hui au moment où les lignes bougent, la présidente de l'Assemblée nationale serait en capacité de faire parler entre eux les chefs de groupes aux intérêts divergents, et à les mettre autour d'une même table. D'après son entourage, dans le huis clos des réunions autour d'elle, les adversaires qui s'écharpent dans l'hémicycle se tutoient, s'appellent par leurs prénoms, loin des postures. "Elle fait tourner la maison", vante l'un de ses proches.
"Elle ne veut donner aucun prétexte à la dissolution"
Yaël Braun-Pivet a tenu à rappeler l'existence de chemins possibles sur la proportionnelle, la fin de vie ou l'accès aux soins ce dimanche 8 décembre. Elle a également proposé que le futur Premier ministre - s'il était nommé dans les prochains jours - maintienne une réunion - qui a sauté - sur le budget, lundi 16 décembre, et demande aux partis d'écrire une nouvelle version ensemble. Elle qui n'est arrivée en politique qu'en 2017 veut jouer ce rôle de conciliatrice.
L'enjeu pour elle est de montrer que la stabilité est possible à l'Assemblée nationale. Sa survie en dépend, elle qui a failli perdre sa place, réélue de justesse après la dissolution. "Elle veut que l'Assemblée fonctionne pour ne donner aucun prétexte à une future dissolution, confie un proche, sinon la question de son départ sera posée". Un accord solide entre députés ne peut que l'aider. Certains se posent la question de ses ambitions. Un coup politique, un coup beaucoup plus détaché, un coup en soutien, un coup poil à gratter du président, "on ne comprend rien à sa stratégie", tranche un conseiller de l'exécutif.
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