Présidentielle 2022 : pour les candidats, hors de question d'annuler des meetings malgré la guerre en Ukraine
Emmanuel Macron a annulé son premier meeting de campagne, prévu samedi à Marseille, en pleine crise ukrainienne. Mais les autres candidats ne comptent pas lui emboîter le pas.
“On n’a pas trop le choix, confie un proche Valérie Pécresse, sinon la campagne est passée sous silence." Et c’est ce qui ressort chez tous les autres candidats. D’ailleurs, mardi soir, le communiste Fabien Roussel tenait une réunion publique en Gironde. Eric Zemmour attend jusqu’à 7000 personnes à Toulon ce dimanche. Quelques heures avant, Jean-Luc Mélenchon aura rassemblé les siens à Lyon.
Chez Eric Zemmour, on reconnaît que la question "s’est posée" et l’équipe a tranché : "La France n’est pas un pays belligérant, donc la campagne continue”. “Notre force, justifie un proche, c’est d’avoir coché cette case meeting depuis le début”, de remplir des salles, et de faire plus de vues sur Youtube que sur les chaînes infos cumulées. Pas question de se priver d’un avantage compétitif.
Mêmes enjeux chez Jean-Luc Mélenchon - près de 700.000 abonnés sur Youtube - : “La guerre fabrique mécaniquement un caractère binaire de toute chose", analyse un élu, les meetings ont d’autant plus d’importance qu’ils offrent du temps au candidat pour une démonstration en longueur sur l’état du monde.
On continue comme avant, ou presque...
Il y aura des ajustements sur le fond. On change les thèmes : moins de social, plus d’international et d’énergie. Chez Valérie Pécresse, on parle davantage de démocratie aussi : "La démocratie ukrainienne est attaquée, raison de plus de ne pas désavouer la nôtre". La candidate des Républicains ajuste son agenda : exit un déplacement outremer. Elle ira finalement dans les Vosges samedi. Chez Jean-Luc Mélenchon, une réflexion est en cours sur le format aussi des meetings. "Est-ce qu’il faut des invités internationaux ?", s’interroge à haute voix un proche.
Et quid d'Emmanuel Macron ?
Si Marseille a été annulé, d’autres meetings sont-ils prévus pour le président sortant ? Son équipe de campagne le confesse : elle a du mal à y voir clair à ce stade. "La difficulté du meeting, glisse un conseiller, c’est que ça bloque le candidat. Pendant 1h, 1h30, il est sur scène, inatteignable." Il peut s’en passer des choses, en 1h, 1h30 : un bombardement sur Kiev, un Français blessé - voire tué - sur un théâtre d’opération. "Il peut y avoir un basculement de situation très fort qui nécessite une action immédiate non du candidat, mais du président de la République." Et à moins d’exfiltrer Emmanuel Macron de la scène… "C’est sûr que ça oblige à revoir ce qui était prévu", reconnaît le QG. Jusqu’ici son équipe prévoyait deux ou trois grands meetings. On comprend que tout ça risque d’être réduit à sa portion congrue.
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