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Présidentielle 2022 : l'inflation affecte aussi la campagne des candidats

La hausse des prix, les Français la subissent, les candidats à la présidentielle aussi. Leurs équipes sont contraintes d’ajuster les budgets.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des professions de foi dans un bureau de vote à Nice (Alpes-Maritimes) le 27 juin 2021 (JEAN FRANCOIS OTTONELLO / MAXPPP)

Premier poste de dépense qui s’envole : l’impression des documents de campagne. Les tracts, les affiches, les programmes des candidats. Mais aussi ce qu’on appelle dans le jargon "les R39", la propagande officielle : bulletins de vote, professions de foi, affiches placardées le jour J devant les bureaux de vote.

Cela représente beaucoup de besoins en papier, en particulier si vous voulez couvrir tout le corps électoral, quelque 48 millions de Français inscrits sur les listes. Et il faut imaginer que chacun des 12 candidats va faire imprimer un amont considérable de documents. Et ça coûte cher… De plus en plus cher, même !

Deux raisons l'expliquent : d’abord, beaucoup de candidats, peu d’imprimeurs. Le nombre d’acteurs capables de répondre à cette surcharge de travail est peu nombreux. Ils doivent en plus pouvoir se conformer au cahier des charges établi par l'État, avec un grammage particulier du papier par exemple. Mais surtout, et c’est là l’effet inflation, le papier coûte lui-même de plus en plus cher. Les tensions d’approvisionnement constatées depuis la crise sanitaire ne se sont pas résorbées. Conséquence : "Le coût par tract, de 15 à 20% plus élevé que prévu", confie un trésorier. "On nous dit peut-être pas de papier pour tout le monde", s’inquiète un autre. D'autant que ce n’est pas le seul poste qui augmente.

Hausse du prix du papier... et de celui du carburant

L’augmentation des prix de l’essence a aussi un effet sur les budgets de campagne. Prenez l’exemple de Marine Le Pen. Une dizaine de bus aux couleurs de sa campagne sillonnent la France depuis début février. Forcément, la facture en carburant est plus élevée que prévu. "Quelques milliers d’euros de plus, glisse un membre de son équipe, mais rien que la campagne ne puisse absorber." Les meetings coûtent plus cher aussi, parce que les prestataires qui déplacent leur matériel voient eux aussi leur facture de carburant s’envoler. Tout cela a un effet sur les budgets de campagne.

À ce stade, personne ne parle d’annuler une réunion publique, ou d’imprimer moins de tracts pour rentrer dans les clous des dépenses autorisées. Parce que les budgets ont été établis en se laissant des marges de manœuvre. Dans les états-majors, on s’attend surtout à ce que la facture grimpe encore dans l’entre-deux tours, avec les premiers effets de la guerre en Ukraine. "Nous verrons à ce moment-là si on réduit la voilure ou pas", dit-on par exemple chez Emmanuel Macron.

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