Présidentielle 2022 : Yannick Jadot veut corriger le malentendu avec le monde enseignant

C'est un malentendu né de l’interview donnée la semaine dernière à La Croix : Yannick Jadot, le candidat écologiste, à l'élection présidentielle, indique alors qu'il n'excluait pas de "réduire la durée des vacances" scolaires et de "revoir les obligations de service des enseignants." Annonces qui ont provoqué quelques dégâts : le principal syndicat du primaire, le Snuipp, a tout de suite exprimé sa surprise. Jean-Luc Mélenchon s’en est saisi dimanche en meeting, et a conseillé à Yannick Jadot, sans le nommer, d’arrêter de dire des bêtises. Et pourtant, se désole un cadre écologiste : "L’idée de l’interview n’était pas que ressorte en premier cette idée de réduire la durée des vacances scolaires." Donc il fallait rectifier le tir. Ce à quoi Yannick Jadot s’est employé en conférence de presse lundi.

Le candidat maintient l’idée de réduire la durée des vacances, mais promet que cela ne se traduira pas par une augmentation de la charge de travail des enseignants. "On ne veut pas les faire travailler plus, mais différemment", a expliqué le candidat qui renvoie pour les modalités pratiques à la concertation qu’il veut organiser s’il est élu, une conférence de consensus. 

Yannick Jadot a d’autres idées pour l’Education

Le candidat écologiste à l'Elyée a d'ailleurs quelques idées dans ce domaine. Dans les grandes lignes : créer 65.00 postes d’enseignants, augmenter leur salaire de 20%, consacrer deux heures par semaines à des apprentissages pratiques comme le jardinage, le bricolage ou la cuisine, restructurer la carte scolaire pour remettre de la mixité sociale… Est-ce que ça suffit à relancer une campagne un peu atone ? Sans doute pas, et cette conférence de presse, prévue avant la polémique engendrée par l’interview à La Croix, a ceci de curieux que Yannick Jadot a déjà présenté son projet fin janvier.

Pourquoi un nouveau rendez-vous consacré spécifiquement à l'Éducation à ce moment de la campagne ? Un cadre écologiste explique dans une boutade qu’"un petit lobby pousse ce sujet en interne", référence à ce professeur membre de la coordination de campagne de Jadot. En général, les candidats font du sectoriel quand ils ont une bonne dynamique, du national quand ça s'essouffle un peu. "Sauf que Jadot, c’est une campagne qui n’est pas pensée pour gagner et ça se ressent", analyse une écologiste, qui, elle, a fait le choix de quitter Jadot pour Mélenchon.