Présidentielle 2027 : les tiraillements à gauche autour de la question d’une primaire

Machine à perdre pour les uns, condition de la victoire pour les autres, l'idée d'une primaire à gauche, après les élections européennes, continue de faire son chemin en vue de la présidentielle de 2027.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des primaires ont déjà été organisées par la gauche, notamment par le Parti socialiste en 2017. (LAURENT FERRIERE / HANS LUCAS / AFP)

À gauche, la primaire, c'est comme une religion, il y a les prosélytes, les pratiquants, ceux qui n'y croient pas et ceux qui la détestent. Aujourd'hui, sans surprise, ce sont les socialistes qui en ont le plus envie, à commencer par le député PS Jérôme Guedj. Il travaille sur un fascicule, un mode d'emploi en quelque sorte, de la primaire idéale, pour tenter de convaincre ceux qu'on appelle les "unionistes". À l'entendre, le programme est déjà prêt (celui de la Nupes), il ne manque plus qu'un candidat pour l'incarner avec, à la fin, "une dream team de gens qui s'aiment bien et veulent gouverner ensemble". Jérôme Guedj assure que "la question commence à infuser dans les têtes". Mais la démarche ne doit pas, d'après lui, venir des partis.

Selon Jérôme Guedj, cette démarche doit venir de la base, ceux qui ont goûté à l'union, à la Nupes, avant de la voir exploser à cause des états-majors. Selon les informations de franceinfo, la "primaire populaire" se remet justement en marche. Cette initiative militante, pro-union, lancée juste avant la dernière présidentielle, avait fait pschitt à cause du refus des candidats d'y participer. Mais ses initiateurs ses initiateurs sont "chauds bouillants", confie un député. Ils vont publier un essai en octobre, pour faire le bilan de la démarche sur les votants qu'ils ont consultés dernièrement et dont l'"ultra majorité" veut qu'ils se relancent. Et ils ne sont pas les seuls, d'autres idées lancées çà et là, en coulisse, font leur chemin.

L'opposition de Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel

Mais cette initiative se heurte aux agnostiques : les Insoumis. Hors de question de faire une primaire pour Jean-Luc Mélenchon. Lui n'écarte toujours pas la possibilité de se présenter seul en 2027. Tout comme le communiste Fabien Roussel. À quoi bon faire une primaire sans LFI et sans le PC ?, se demandent certains. Seule solution : que les plus unionistes de ces deux partis s'en aillent pour l'aventure commune, comme les insoumis François Ruffin, Clémentine Autain, mais ils sont frileux.

Et les élections européennes sont un autre frein à cette primaire. La campagne est très tendue. Tous s'attaquent par tweets interposés, encore récemment, au sujet de la conférence - annulée - de LFI sur Gaza, la rupture est totale avec les socialistes. Certains pensent que l'union ne se relèvera pas après le scrutin. "Tant qu'on pense qu'on ne peut pas gagner en 2027", estime un député, l'interminable "course de petits chevaux" continuera.

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