Présidentielle : sur les retraites, Marine Le Pen veut être "cohérente et crédible"

Ses adversaires l’attendent au tournant, le gouvernement aussi. "Sur les retraites et sur l’économie, on ne sait pas bien où elle est, analysait hier un ministre. C’est sur ces flous là qu’il va falloir attaquer."

Marine Le Pen se sait attendue parce qu’il y a dix jours, elle a semblé changer de pied sur les retraites. Exit les 40 annuités de cotisations pour tous, avec un départ dès 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes. L’idée est d’aller vers un système plus progressif, avec des règles d’âge et de cotisation adaptées à l’âge d’entrée sur le marché du travail, et à la pénibilité. Et il va falloir expliquer ce nouveau système qui à première vue ressemble à une usine à gaz.

Effort de pédagogie

C’est précisément l’objet du rendez-vous donné à la presse. "Un effort de pédagogie pour tout remettre à plat", expliquent ses équipes. On se souvient que la dernière fois que Marine Le Pen avait amendé son projet en cours de campagne, c’était sur la sortie de l’euro en 2017 et ça avait mal fini. L’idée est d’éviter un nouvel accident industriel. Entrer tout de suite dans le concret : le calendrier envisagé pour sa réforme, le chiffrage, comment gérer la transition avec le système actuel…

"Son obsession, dit un proche, c’est que tout soit cohérent et crédible". Il y aura des positions tactiques aussi : Marine Le Pen fera du Pécresse en expliquant qu’Emmanuel Macron a "cramé la caisse", que le "mur de dettes" qu’il lègue la contraint à remanier sa proposition initiale sur les retraites. "Ce sera un message destiné à l’électorat LR, la droite et aux retraités, sensibles aux questions de déficit et de rigueur budgétaire", reconnaît un cadre de la campagne.