Réforme des retraites : le Rassemblement national rêve de dissolution... et de Matignon

C’est une offre qui n’est pas passée inaperçue. Vendredi soir, chez Cyril Hanouna sur C8, Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, a proposé aux députés Les Républicains de ne pas présenter de candidats face à eux lors d’une prochaine élection législative. La seule condition : voter la censure contre le gouvernement avec le RN. 

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C’est un coup de billard à trois bandes : en cas de chute du gouvernement, Emmanuel Macron a promis de dissoudre l’Assemblée et donc de convoquer de nouvelles élections. Ces législatives, le RN pense pouvoir les gagner. Un député RN le confirme : "Nous travaillons activement à une dissolution". En coulisses, Jordan Bardella parle même d’un "plan Matignon" pour se préparer, au cas où…

A priori, c’est plus un slogan qu’un réel plan de bataille, mais la direction du RN affirme être prête. "95% de nos candidats sont prêts", fanfaronne le vice-président RN de l’Assemblée Sébastien Chenu. 

Marine Le Pen "se prépare pour l'Élysée, pas pour Matignon"

À l’annonce d’une éventuelle dissolution, le Rassemblement national affirme qu’il pourra rassembler sa commission d’investiture, réunir ses 577 candidats, imprimer puis distribuer leur matériel de campagne. "Ils ne nous auront pas par surprise", prévient un député RN. "On apparaît désormais comme un pôle de stabilité", explique un autre cadre qui veut croire que les Français leur permettront, cette fois, de décrocher le siège de Premier ministre.

Qui pour s’installer à Matignon ? "Marine Le Pen n’a pas envie. Elle se prépare pour l’Élysée, pas pour Matignon", explique l’un de ses proches. Le RN refuse de préciser qui serait en capacité d’être chef du gouvernement et chef de majorité RN depuis Matignon. "On a de la ressource, vous le connaissiez avant Jean Castex", s’amuse un député du parti d’extrême droite. 

Évidemment, tout cela reste hypothétique. Pour l’heure, les récents sondages ne permettent pas de penser que le RN puisse obtenir une majorité à l'Assemblée nationale. Mais au sein de la direction du parti, on veut croire que les thèmes de pouvoir d’achat, d’inflation et désormais des retraites feront à nouveau progresser le Rassemblement national dans les urnes aux prochaines élections.