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Régionales : Michèle Rubirola et l'effet papillon

Ou comment la démission de la maire de Marseille perturbe l'union des gauches aux régionales. 

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Michèle Rubirola au temps de l'union et de la victoire aux élections municipales, à Marseille le 28 juin 2020 (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Ce lundi, la ville de Marseille aura un nouveau maire. Le socialiste Benoît Payan remplace Michèle Rubirola, qui a démissionné. Un changement qui a d'ores et déjà fait une victime collatérale : l'union des gauches aux régionales.

Ce week-end devait paraître dans la presse régionale un appel à l’unité, signé par plusieurs organisations et élus, du PCF, du PS, d'EELV, de La France insoumise, et d’autres structures de gauche plus modestes. La publication de cet appel a été suspendue, à cause de la démission de Michèle Rubirola.

"Tout est gelé"

Le texte devait être finalisé lors d’une réunion mardi soir… Sauf que quelques heures avant, la maire de Marseille a annoncé jeter l’éponge et laisser son siège à son premier adjoint, le socialiste Benoît Payan. "Ça a plombé le rassemblement, et maintenant tout est gelé", explique l’un des signataires.

Pour comprendre, il faut remonter quelques mois en arrière, aux élections municipales. A l’époque, aucun des partis de gauche ne souhaitait se ranger derrière une autre formation. Pas question pour le PS de soutenir le candidat Insoumis, ou pour les Insoumis d’être au garde-à-vous derrière les Verts, et ainsi de suite. Chaque parti voulait son candidat. Et puis est née l’idée du "Printemps marseillais", un label "société civile" emmené par Michèle Rubirola. Qui, elle, a réussi avec cette candidature par-delà les partis, à rassembler les gauches.

"Cousu de fil blanc"

"Tout était cousu de fil blanc, Rubirola n’était que l’alibi des vieux réseaux socialistes", peste aujourd’hui un Insoumis. Le problème, c’est que la même démarche devait être dupliquée aux élections de juin, avec une liste "Printemps régional" ou "Printemps provençal".

"Depuis, la marque 'Printemps' a pris un sacré coup", confirme un écologiste.Pour autant, et c'est toute la beauté de la politique, cela ne veut pas forcément dire que la gauche partira en rangs dispersés aux régionales. Juste que le chemin sera plus cahoteux. Si les états-majors des partis, à Paris, assurent que chacun "sera dans son couloir", le discours est plus nuancé lorsque l’on interroge les responsables locaux. "L'union n’est pas enterrée, seulement reportée", minimise un Insoumis. 

"Idiots utiles"

L’appel unitaire qui devait être publié ce week-end le sera sans doute au cours de la première quinzaine de janvier. Un socialiste assure que "tout reprendra un fonctionnement normal une fois passées les fêtes." 

Pour Benoît Payan, futur maire marseillais, la liste unique se fera parce que "personne ne rejouera les idiots utiles de la droite et de l’extrême-droite." En Provence-Alpes-Côte-d’Azur en 2015, la gauche divisée avait finalement dû se retirer du second tour pour empêcher le Front National de remporter la région.

Donc l’union, a priori, se fera. Mais derrière qui ? Les écologistes assurent que leur candidat "fait consensus à gauche, à l’exception du Parti socialiste". Eux veulent croire désormais qu'un ticket peut être négocié d’ici le scrutin de juin. 

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