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Retraites : des macronistes proposent (en vain) d’autres sources de financement

Le gouvernement répète que la seule solution pour financer les retraites, c'est le report de l’âge légal. Pourtant, au sein de la majorité, certains tentent de promouvoir d'autres solutions.
Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le député MoDem Philippe Vigier, pendant les débats sur la réforme des retraites, à l'Assemblée nationale à Paris, le 6 février 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Au sein de la majorité, ils sont un certain nombre à chercher des sources de financement complémentaires pour les retraites. Des solutions qui pour l'heure sont rejetées par le gouvernement. Sauf que plus l'exécutif fait de compromis, plus Matignon lâche du lest pour garder le soutien de la droite et plus il va falloir trouver de nouveaux financements. Sans quoi, l'effet de cette réforme s’annulera. 

Sans remettre en question le principe de la répartition, le MoDem garde en tête son projet de superdividendes. Projet refusé par l'exécutif. On trouve aussi chez les centristes, une hausse de la flat-taxe sur les revenus du capital. Idée du député Philippe Vigier, refusée. "Ils l'ont écartée, mais ça reviendra", veut croire l'élu d'Eure-et-Loir. Question de timing, pense-t-il. Même si un ministre dénonce "un réflexe pavlovien très français de faire de nouvelles taxes". 

Le tabou des tabous : faire contribuer les retraités eux-mêmes

On l'a compris, le gouvernement ne veut pas augmenter les impôts mais certains en macronie s'autorisent à réinterroger la solidarité intergénérationnelle. Avec le tabou des tabous : faire contribuer les retraités eux-mêmes. Une idée qui se base sur une constatation : en moyenne, les retraités Français ont un niveau de vie légèrement supérieur à celui des actifs.

Plusieurs solutions : augmenter par exemple la CSG (contribution sociale généralisée) de quelques points. C'est l’assurance de récolter des centaines de millions d'euros. Là aussi, refus catégorique de l'exécutif qui garde un mauvais souvenir de sa dernière tentative en 2018. Emmanuel Macron avait dû reculer sur ce sujet. Il y a aussi l'idée un peu technique de décaler le calendrier de l'indexation des retraites de janvier à avril. En cas d'inflation, cela permet de reporter la hausse des retraites de quelques mois. Une idée soufflée à la députée Astrid Panosyan-Bouvet par le ministère du Budget lui-même. Signe que même Bercy réfléchit à la manière de trouver des sous. 

Là encore, refus du gouvernement. Le gouvernement ne veut pas toucher au pouvoir d'achat des retraités. "C'est une pirouette et à chaque fois qu'on a voulu faire des trucs comme ça on se l'est repris dans la figure comme un boomerang", décrypte une ministre. Pour le gouvernement, augmenter les taxes ou les contributions pénalisera, in fine, la compétitivité et l’emploi. 

Donc, à quelques jours de l'examen du texte au Sénat, le report de l’âge légal reste officiellement la seule option étudiée. L'exécutif mise sur le sérieux budgétaire des sénateurs pour ne pas faire déraper la facture de cette réforme. Mais il faudra observer dans les prochains jours si la pression de la rue, et désormais la pression d'une partie de la majorité, ne peuvent pas faire bouger certains curseurs. 

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