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New-York mise sur le vaccin contre le Covid-19 et enclenche son déconfinement : "Ça n’a plus rien à voir, il y a du monde partout"

Les musées, les cinémas, certains théâtres mais aussi les bars et restaurants de la grande pomme ont rouvert début avril. Les touristes reviennent et redonnent vie à la métropole. Un déconfinement rendu possible par une campagne massive de vaccination contre le Covid-19 : cinq millions de doses injectées pour huit millions d'habitants.

Article rédigé par franceinfo - Loig Loury
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
A New York, les bars et restaurants ont rouvert mais ce sont surtout les terrasses qui sont prisées, le 1er avril 2021. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Alors que Londres commence à se déconfiner, une autre grande métropole revit depuis déjà quelques semaines. New York, la ville la plus touchée au monde par le Covid-19, il y a un an, renoue petit à petit avec la vie d'avant la pandémie. Un processus enclenché grâce à une campagne de vaccination massive.

Le retour des touristes américains

Pour se convaincre que ce déconfinement est en marche, direction Times Square. Cette place de Manhattan, entourée d’écrans géants, habituellement noire de monde. Il y a un an, elle était littéralement déserte. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une partie des touristes, Américains, en tout cas, sont de retour. Et il y en a un, en particulier, qui se réjouit de cette situation. Surnommé "The Naked Cowboy", ce New-Yorkais jouait de la guitare en slip, sous la neige, l’hiver dernier. Il voit enfin l’activité repartir : "Ça n’a plus rien à voir. Il y a du monde partout, les théâtres vont rouvrir. Quand Times Square était vide, je continuais à venir, j’ai fini sur les télés du monde entier avec mon masque. J’étais tout seul, c’était amusant. Mais je suis très heureux que ça reparte, c’est sûr. Les gens me regardent à nouveau, je commençais à m’ennuyer."

Un bémol, toutefois : ici à Broadway, on ne peut toujours pas aller voir une comédie musicale. Les théâtres sont fermés, au moins jusqu’à l’automne. Ces super-productions ne seraient pas rentables avec des jauges trop faibles.

La nouvelle mode des terrasses

Pas de comédies musicales donc mais on peut se rattraper sur les bars, les restaurants ou encore les musées. Depuis Times Square, nous filons vers le nord. Un passage par Central Park où les allées sont pleines de monde quand il fait beau. Puis cap à l’est, vers le Met (Metropolitan Museum of Art), l’équivalent new-yorkais du Louvre. La capacité d'acceuil est de 25% et les marches du musée pleines de monde. Barbara notamment est venue avec son mari pour la première fois depuis plus d’un an : "C’est merveilleux d’être à l’intérieur du Met, de voir qu’il y a du monde. J’étais à New York au pire de la pandémie, c’était sinistre. Je suis surtout restée à la maison. Je suis vieille alors je me sentais très vulnérable."

"Il y a vraiment de la lumière au bout du tunnel. J’ai eu mes deux doses, je suis vaccinée alors je me sens plutôt en sécurité".

Barbara, New-Yorkaise

à franceinfo

Il y a donc les musées et aussi désormais les cinémas, certains théâtres, les salles de sport - à chaque fois avec une jauge limitée - et bien sûr les bars et les restaurants, salles comprises. Sauf que les clients continuent de préférer les terrasses. Un concept que les New-Yorkais ont un peu découvert l’été dernier. Comme ici à Williamsburg où Anne déjeune avec une amie : "C’est un peu différent, un peu bruyant avec le trafic, un peu effrayant mais c’est bon de sortir de chez soi. Il semble qu’il y a encore beaucoup de gens qui ne veulent pas du vaccin alors je me protège. Je ne peux pas m’imaginer aller à un match de baseball, ou de football, terminé pour moi. Il me faudrait une très bonne raison pour y aller."

Ne pas crier victoire trop vite

Les habitants ont encore quelques réserves, on l’a compris, mais New York est largement déconfinée. Comment est-ce possible ? Le vaccin essentiellement : 100 000 injections sont réalisées chaque jour, en ce moment. Cinq millions au total pour une population de 8,5 millions d’habitants. Nous sommes donc allés du côté du Javits Center, tenu par des soldats. 9 000 personnes y ont reçu une dose samedi 10 avril (par comparaison, le vaccinodrome du Stade de France tablait sur plus de 10 000 injections par semaine).

Erica en sort tout juste. Elle a 25 ans car ici les plus de 16 ans peuvent se faire vacciner. Elle vient de recevoir sa première dose mais attend avant de crier victoire : "Pour l’instant, je ne me sens pas différente mais je suis plus émue que je ne le croyais. Il y a beaucoup de problèmes de santé dans notre famille, ça a été une année difficile et on n’en est pas encore sortis, loin de là. On n'est pas encore totalement de retour à la normale mais je suis heureuse que ce vaccin soit la première étape."

Première étape, d’autant plus que les cas remontent dans le pays, autour de 60 000 par semaine. La faute aux variants et à cette réouverture qui nous fait tant de bien. Le docteur Fauci, l’épidémiologiste de la Maison Blanche, résume la situation ainsi : c'est une course entre le virus et le vaccin. Il est réputé très prudent mais estime que le second est en train de l’emporter. Prudence toutefois et encore un petit peu de patience.

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