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Plusieurs pays européens suspendent les injections du vaccin d'AstraZeneca, un choix plus politique que scientifique

L'Autriche, l'Allemagne, la France... Au total, une douzaine de pays européens ont fait le choix de la prudence en suspendant les injections du vaccin d'AstraZeneca. L'Agence européenne des médicaments se prononcera jeudi sur les soupçons d'effets indésirables liés à ce vaccin.

Radio France
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Image d'illustration. (IGOR PETYX / IPA / MAXPPP)

En pleine campagne de vaccination contre le Covid-19, une douzaine de pays européens, dont la France, ont décidé de suspendre les injections du vaccin AstraZeneca. En cause : des signalements d'effets indésirables survenus chez certains patients vaccinés. Les pays attendent le verdict des autorités sanitaires européennes.

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Lundi 15 mars, le gouvernement français a donc emboîté le pas à certains de ses voisins en annonçant qu'il "suspendait par précaution" l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca. En France, sur les 1,4 million d'habitants qui ont reçu le vaccin anglo-suédois, un seul cas grave de thrombose (formation de caillot de sang) a été détecté. Il va maintenant falloir déterminer si ces effets indésirables "possibles" sont liés à l'injection du vaccin ou ne sont que de pures coïncidences.

Les autorités sanitaires approfondissent leurs études

L’Agence européenne du médicament répète que les bénéfices du vaccin AstraZeneca pour prévenir le Covid-19 sont supérieurs aux risques d’effets secondaires. Une opinion déjà émise la semaine dernière lors des conclusions préliminaires de l’examen des cas suspects en Autriche ou en Italie. Les autorités sanitaires se laissent jusqu'à jeudi pour mener l'enquête sur ces effets indésirables.

Depuis la semaine dernière, elles examinent tous les cas d'effets secondaires enregistrés avec ce vaccin. Cet examen est mené par le comité de pharmacovigilance et d’évaluation du risque de l'Agence européenne du médicament. Avec la multiplication des suspensions nationales, ce comité a apparemment décidé d’approfondir son étude. Il annonce que c’est lors d’une réunion extraordinaire convoquée pour jeudi qu’il tirera ses conclusions sur les informations rassemblées et les actions à mener.

Selon l’agence, les cas de chocs anaphylactiques et de caillots sanguins après injection du vaccin AstraZeneca sont inférieurs à ce qui est généralement constaté dans la population européenne. Un avis positif de l’Agence des médicaments semble pour l’instant probable. Avis dont les États ont grandement besoin pour relancer les vaccinations.

Au Royaume-Uni, ni doute ni suspension

De son côté, le Royaume-Uni est loin de toutes ces préoccupations. Sur place, les autorités affirment qu'il n'y a aucune raison de ralentir le rythme des injections avec ce vaccin. Onze millions de doses ont déjà été injectées, et des scientifiques assurent qu'aucun lien entre la création de caillots de sangs et ce vaccin n'a été constaté. Le Premier ministre Boris Johnson l'a redit en début de semaine : "Nous n'avons aucune raison d’interrompre le programme de vaccination pour l’un ou l’autre des vaccins que nous utilisons."

Au final, même si tous les pays européens relancent finalement les injections du vaccin AstraZeneca, son image risque d'être durablement écornée. En France, certains soignants refusaient déjà avec cette suspension de se faire injecter une dose de ce vaccin, et les médecins disaient avoir du mal à convaincre leurs patients.

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