Présidentielle 2022 : que proposent les candidats en matière de politique étrangère ?
Cette semaine, "Le Choix de franceinfo" devient "Faites votre choix" afin de vous éclairer sur les différents programmes des candidats à la présidentielle.
Une semaine avant le 1er tour de la présidentielle, franceinfo vous aide à y voir plus clair tous les matins sur les programmes des candidats et candidates à l'élection présidentielle. Vous retrouverez les cinq thèmes sélectionnés en longueur dans le podcast d'actualité de franceinfo Le Quart d'Heure, en ligne sur l’application Radio France et toutes les plateformes.
La guerre en Ukraine a obligé certains candidats à la présidentielle à éclaircir leurs positions sur la place que doit avoir la France dans le monde. Le conflit a remis au cœur du débat de l'élection présidentielle la question de l'appartenance à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). "C'est une coquille vie", pour Yannick Jadot. "Une organisation totalement dépassée", selon Nicolas Dupont-Aignan. De son côté, Valérie Pecresse annonce que "la France restera dans le commandement intégré de l'Otan" alors que Nathalie Arthaud veut "renverser cet ordre impérialiste".
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Alors faut-il quitter ou pas l'Otan ? Tous les candidats ont du se positionner sur la place de la France dans cette alliance militaire qui joue un rôle centrale dans la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, eux, sont pour que la France reste dans l'Alliance atlantique. En revanche, d'autres candidats veulent en sortir totalement, comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, ou par étape comme le propose Jean-Luc Mélenchon. Pour le candidat insoumis, l'organisation porte une vision occidentale du monde et aggrave les tensions au lieu de garantir la paix.
Jean-Luc Mélenchon fait aussi partie de ceux qui veulent sortir le plus vite possible du commandement intégré de l'Otan. C'est-à-dire que la France ne participe plus à l'élaboration des décisions prises par l'alliance. Même proposition pour Nicolas Dupont-Aignan ou Eric Zemmour qui considèrent qu'elle est contrôlée par les États-Unis. Et enfin, il y a le cas de Marine Le Pen qui était pour mais qui finalement veut attendre la fin de la guerre.
Un discours anti-UE moins poussé
Cette année 2022, l'opposition sur l'appartenance à l'Union européenne comme en 2017 est moins marqué. Notamment car le discours anti-européen est moins poussé qu'en 2017. Il n'y a plus aucune mention d'un Frexit par exemple dans le programme de Marine Le Pen. Mais à l'extrême droite, il y a quand même une idée qui revient à propos de l'union européenne. "J'inscris la supériorité du droit constitutionnel sur le droit européen", explique Marine Le Pen. "On peut donner des compétences à un organisme européen maison ne peut donner la souveraineté", défend Eric Zemmour. D'ailleurs sur ce point, Jean Lassalle aussi propose que chaque loi européenne soit débattue au parlement français avant d'être appliquée.
À gauche, le discours est différent. Les candidats veulent réformer l'UE pour qu'elle corresponde plus aux valeurs qu'ils défendent dans leur programme. Suppression du pacte de stabilité et de croissance par exemple chez Fabien Roussel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo. Il s'agit d'un pacte qui empêche les États de trop s'endetter et qui, selon ces candidats, les bloqueraient dans leurs politiques publiques. Enfin, il y a ceux comme Emmanuel Macron et Valerie Pécresse qui veulent d'une Europe "puissante". Il faut donc, selon eux, tout faire pour qu'elle soit autonome en énergie, en capacités militaires, etc.
La place de la France dans le monde
Plus globalement, il y a plusieurs écoles sur la place que doit avoir la France dans le monde selon les candidats. Tout d'abord, il y a Jean-Luc Mélenchon qui défend une position de non-alignement. C'est-à-dire que, sur la scène internationale, la France ne serait ni du côté des États-Unis, un allié historique, ni du côté de la Chine et de la Russie. Autre vision du monde, à l'extrême droite cette fois : le candidat Eric Zemmour défend l'idée que la France ne doit s'impliquer avec d'autres pays que si elle a des intérêts directs.
Ce n'est pas du tout la philosophie des candidats de l'extrême gauche comme Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud qui se définissent comme internationalistes. Pour eux, les frontières n'ont pas de sens. Un ouvrier français a les mêmes intérêts qu'un ouvrier allemand ou chinois.Pour terminer, il y a les candidats qui prônent le modèle d'une France qui rayonne et qui serait le moteur de certaines valeurs. Anne Hidalgo et Yannick Jadot veulent par exemple que la France pousse tous les pays à travers le monde à s'engager contre la crise climatique.
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