:
Témoignages
"Je vote blanc, parce que RN et LFI, je ne peux pas..." : dans l'Yonne, ces retraités, "voisins vigilants", "choqués" par la tournure du débat politique
"Voisins vigilants" : ce sont ces panneaux à l'entrée des communes avec un œil sur un fond jaune, qui ont adhéré au système de veille entre voisins. En France, il y a 300 000 foyers en lien avec les forces de l'ordre, comme Christine et Dominique. "Ça consiste à avoir un peu un œil sur ce qu'il se passe dans la rue. Mais je ne suis pas sans arrêt dans la rue à regarder ce qu'il se passe. On est loin des milices, d'autant que la consigne, c'est surtout que si on voit quelque chose, on n'intervient pas" veut rassurer Dominique.
Ces deux anciens cadres de la poste à la retraite ont vraiment une belle maison. Ils ont adhéré il y a cinq ans à ce dispositif de "voisins vigilants". "On a fait l'objet d'un cambriolage. Ça nous a quand même choqués, puisque tout a été sens dessus dessous. On nous a quand même volé pas mal de choses. Il y avait eu 13 cambriolages ce jour-là" se souvient Christine. "Avant, la sécurité, c'était surtout pour les autres. Depuis qu'on a eu ça, on se dit qu'on aurait peut-être dû faire plus attention", déplore Dominique.
Thème de campagne ? L'insécurité
L'insécurité institutionnelle après ces élections législatives perturbe Christine. Chez elle, tout est à sa place. Elle aime l'ordre et elle se demande ce que va devenir la France dans un peu plus d'une semaine. "Quand on voit les débats agités, à l'Assemblée Nationale... Moi, ça me choque beaucoup. Les manifestations avec des débordements qui ne sont pas maîtrisés", regrette Christine.
"Je trouve qu'on est dans une situation qui peut être chaotique"
Christineà franceinfo
Son mari, lui, est beaucoup plus optimiste : "La France a toujours eu des excès d'humeur. De temps en temps, il faut quand même qu'il y ait un peu de vigueur, de gens qui voient un peu les choses différemment. C'est ce qui permet d'avancer, même s'il va y avoir deux, trois remous. Je suis assez positif là-dessus", veut rassurer Dominique.
Une pensée qui correspond bien à son état d'esprit, lui qui aime le rock and roll. Sa passion : les guitares. "La retraite, c'est le moment où je fais ce que je veux. J'ai besoin d'être libre !", confie ce passionné. Cette liberté, cette façon de penser se ressent aussi dans son vote.
"Pour des raisons personnelles et familiales..."
Dominique change tout le temps de vote : c'est ce qu'on appelle un "électeur volatil". Il a ainsi voté Emmanuel Macron, puis Marine Le Pen, puis, à nouveau, pour la majorité présidentielle aux européennes. Cette fois, il pourrait même pencher à gauche pour ces législatives. "Je persiste à dire qu'il y a quand même des choses extraordinaires dans la gauche par rapport à la droite. Mais il y a quand même un épouvantail, c'est Mélenchon", souffle Dominique.
"Chaque fois qu'il parle, chaque fois que je le vois, je me demande s'il ne prend pas des substances hallucinogènes parce que pour être énervé comme ça en permanence, il y a un truc qui ne va pas"
Dominiqueà franceinfo
Sur ce point, Christine est d'accord. Elle vient de voter pour le Parti socialiste et ne peut pas voter pour la France insoumise, même en cas de second tour entre le Nouveau Front populaire et le Rassemblement National. "Je vote blanc, parce que RN, je ne peux pas, pour des raisons personnelles et familiales. LFI, je ne peux pas non plus. Ce n'est pas du tout dans mon mode de pensée. Donc, je voterai blanc", affirme la retraitée.
"Mes grands-parents ont dû quitter l'Italie brutalement et abandonner toutes leurs propriétés. Un de mes grands-oncles a été fusillé sur la place publique. Il y avait une ambiance nauséabonde qui régnait à cette période-là. Et je pense que ça pourrait arriver en France, le fait de dénoncer pour X et Y raison" précise Christine. Chez ce couple, le vote s'explique donc par l'histoire personnelle, par le rapport aux hommes politiques aussi. C'est à celui qui inspire le plus confiance qui remportera leur adhésion.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.