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Budget 2024 : retour à la rigueur en Allemagne, recettes fiscales au beau fixe en Irlande

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans d'autres pays.
Article rédigé par Sébastien Baer - Clémence Pénard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le budget 2024 et les comptes publics en Allemagne et en Irlande. Photo d'illustration (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

La France a dévoilé son projet de budget pour 2024 qui prévoit des économies alors que la dette publique s’approche de 3 050 milliards d’euros, d’après les derniers chiffres de l’INSEE publiés le vendredi 29 septembre. On part en Allemagne et Irlande pour s'intéresser à leurs comptes 2024.

En Allemagne, un budget en trompe-l'œil

Changement de cap pour le gouvernement allemand, le budget 2024 marque le retour à la rigueur. Terminé les milliards dépensés à tout-va pour soutenir les ménages et les entreprises face à la pandémie et pour atténuer l’impact de la crise énergétique. Le gouvernement serre la vis. Le budget retrouve un niveau normal selon le chancelier Olaf Scholz : 446 milliards d’euros, soit 30 milliards de moins que le précédent.

Pour parvenir à maîtriser son budget, le gouvernement a multiplié le recours à des fonds spéciaux, des enveloppes qui ne sont pas comptabilisées dans le budget officiel : 100 milliards d’euros pour la modernisation de l’armée, 200 milliards pour limiter l’impact de la crise énergétique. La coalition d’Olaf Scholz a aussi augmenté de 20% les moyens du fonds "climat". Officiellement, ce budget 2024 marque le retour de la rigueur. Mais c’est surtout un budget en trompe l’œil. Le quotidien économique Handelsblatt juge d’ailleurs homéopathiques les efforts de rigueur de l’Allemagne. Face aux critiques, le ministre des Finances Christian Lindner a promis de réduire les fonds spéciaux dans les prochaines années.

En Irlande, un excédent budgétaire

L’Irlande va dégager en 2023 un excédent de dix milliards d’euros. Un résultat à faire pâlir d’envie n’importe quel pays européen. Et ça va se poursuivre, le surplus cumulé pourrait atteindre 65 milliards d’euros d’ici 2026. La première explication c’est évidemment l’attractivité fiscale de l’Irlande : avec un taux d’impôt sur les sociétés à 12,5% contre 25% en France par exemple. Après le départ du Royaume-Uni de l’UE, l’Irlande est devenu le seul pays anglophone au sein de l’Union européenne. Pour Dublin, le Brexit constitue donc aussi un atout pour attirer les entreprises étrangères.

Le gouvernement irlandais a déjà annoncé vouloir épargner une partie de cette somme. Certains, notamment dans l’opposition, appellent à dépenser immédiatement cette somme. Certaines voix suggèrent sinon d’en profiter pour financer la transition climatique, ou bien même augmenter le budget de l’armée. Le débat ne fait donc que commencer. Prochaine étape : le 10 octobre, lors de la présentation du budget 2024.

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