Livraison d'armes à l'Ukraine : l'Europe assure que les aides vont continuer et met la pression sur l'Espagne

Les Européens ont assuré lundi qu'ils continueraient à porter assistance à l'Ukraine. L'Espagne aurait subi de fortes pressions de la part de ses alliés pour faire don de ses systèmes de défense antiaériens.
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Deux systèmes de défense antiaérienne Patriot espagnols à Adana, en Turquie, le 26 janvier 2015. (IBRAHIM ERIKAN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Les ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense se sont réunis lundi 22 avril au Luxembourg, pour discuter de l'aide à adresser à l'Ukraine. Après l'adoption par les États-Unis d'un vaste plan d'aide, les 27 pays de l'Union ont, notamment, promis de fournir des munitions, mais surtout des systèmes de défense antiaérienne. Les médias espagnols rapportent que le gouvernement de Pedro Sanchez aurait subi ces derniers jours de fortes pressions de la part de l’Union européenne et de l’Otan pour faire don de ses systèmes de défense antiaériens, les fameux Patriot.

L'Europe s'est donc entendue, lundi, pour accélérer la cadence dans deux directions : les obus de 155 mm pour l'artillerie et les défenses antiaériennes. Ces priorités sont fixées depuis des mois, mais le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, estime désormais que le temps du débat est clos et que les États membres de l'UE peuvent et doivent maintenant décider de nouvelles contributions. Plusieurs pays espèrent que l'aide américaine aura un effet d'entraînement en Europe.

L'Allemagne et les Pays-Bas, deux soutiens affichés

Et c'est en particulier le cas de l'Allemagne qui renouvelle son aide à l'Ukraine pour la défense antiaérienne. La secrétaire d'État à la défense Siemtje Möller a rappelé à Luxembourg que l'Allemagne venait de décider l'envoi en Ukraine d'une troisième batterie de missiles Patriot, ces missiles de fabrication américaine détenus par une demi-douzaine d'armées européennes. Mais si l'Allemagne fait partie des pays les plus allants en matière d'aide à l'Ukraine, il y reste une question non résolue qui pèse lourd dans le débat politique fédéral, à savoir les missiles de croisière Taurus. Le chancelier Olaf Scholz a écarté l'idée d'en envoyer en Ukraine, car ils sont susceptibles de provoquer une escalade qui impliquerait, selon certains, l'Allemagne dans le conflit, puisque leur portée de 500 kilomètres permettrait de frapper des cibles en Russie.

Parmi les soutiens affichés pour une aide militaire tangible, il y a aussi les Pays-Bas qui poussent l'Europe et l'Otan pour de nouvelles livraisons d'armes. Les Pays-Bas ont annoncé il y a dix jours passer de 2 à 3 milliards d'euros leur aide militaire à l'Ukraine et de mettre le même montant sur la table. L'annonce a été faite par le Premier ministre sortant Mark Rutte, pressenti pour devenir le prochain secrétaire général de l'Otan. L'Alliance est devenue le lieu de la mobilisation des Européens depuis la semaine dernière car il a été décidé de lui confier dorénavant la direction du groupe de Ramstein, la coalition d'une cinquantaine de pays engagés dans le soutien militaire aux armées ukrainiennes.

Le ministre des Affaires étrangères espagnol nie toute pression

Selon les médias espagnols, c’est le journal Financial Times qui a dévoilé ces pressions qu’aurait subi la semaine dernière, lors du sommet à Bruxelles, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, de la part de ses alliés de l’Union européenne et de l’Otan. D’après le quotidien britannique, certains dirigeants européens lui auraient demandé personnellement de transférer une partie des équipements espagnols de défense aérienne à l’Ukraine, étant donné que l’Espagne ne fait face à aucune menace immédiate pour sa sécurité.

Lundi, lors de la réunion qui s’est tenue au Luxembourg avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a tenu à répondre aux rumeurs et aux critiques. "L’Espagne a toujours été aux côtés de l’Ukraine dans tout ce dont elle avait besoin", a-t-il assuré. Le ministre José Manuel Albares a donc assuré du soutien de l'Espagne à l’Ukraine dans cette guerre. Mais il a évité aussi de dire si le gouvernement espagnol allait livrer prochainement des systèmes de défense aérienne Patriot à Kiev. Par ailleurs, José Manuel Albares a nié que l’Espagne ait reçu des reproches ou des pressions du reste de l’Union européenne.

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